Ainsi traiter les rapports entre ces deux notions, ce n'est pas traiter seulement les libertés humaines, c'est aussi essayer de comprendre les pouvoirs et limites de la connaissance sur la liberté humaine ...
[...] Une liberté partielle n'est donc plus inconcevable. L'homme pourrait ainsi être plus ou moins libre en fonction de la manière dont il traite la connaissance et dont il l'utilise pour œuvrer sur le monde. En acquerrant de la connaissance, l'homme entre dans un nouveau monde déterminé par de nouvelles causes, qu'il ne quittera que lorsqu'il les aura toutes découvertes. La connaissance n'étant pas infinie (on en a vu les limites), la liberté qu'il gagnera peu a peu par ce processus sera elle aussi finie et donc, jamais absolue. [...]
[...] Par suite, la liberté est conçue comme l'absence de toute contrainte étrangère. Spinoza dans la Lettre LVIII à Schuller définit la liberté ainsi : J'appelle libre, quant à moi, une chose qui est et agit par la seule nécessité de sa nature ; contrainte, celle qui est déterminée par une autre à exister et à agir d'une certaine façon déterminée La liberté est donc quelque chose de total qui peut être un idéal pour l'être humain qui atteint la sérénité car il est émancipé de toute contrainte. [...]
[...] D'après le sens commun, l'homme, entendons par là l'être humain, se pense comme un être libre. Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d'abord, il y a une certaine prétention dans cette intuition. L'homme est, d'après Aristote, un animal raisonnable. Il est donc capable d'avoir un regard critique sur lui-même. Or, comment accepter pour un être humain normalement constitué de n'être qu'un pion, dirigé par une force sur laquelle il n'a aucun contrôle. Sa vie n'aurait aucun sens De plus, il y a également le problème de la responsabilité. [...]
[...] Ça nous permet au moins de prendre conscience de nos mobiles inconscients. Une fois de plus, la connaissance permet d'atténuer les déterminismes humains. On l'a donc vu, les sciences qui étudient l'homme sont obligées de conclure à notre absence de liberté. Il semblerait qu'il n'y ait pas non plus de libre arbitre, c'est-à-dire que l'on est plus la cause première de nos actions. Au contraire, toutes nos actions s'inscrivent dans une série de causes dont notre état actuel en est l'ultime. [...]
[...] Qu'elle nous permettre d'avoir toutes les réponses et que l'on puisse tout savoir sur tout. Est-ce que la connaissance des causes va supprimer la cause elle-même ? Etudions l'exemple de Spinoza pour y répondre. Prenons un caillou qui descend de la montagne. Est-ce que ce petit caillou peut s'empêcher de rouler s'il sait qu'il roule à cause de l'attraction universelle ? Il semble évident que non ! Admettre cela signifie que connaître toutes les causes qui agissent sur nous ne nous rendrait pas libre au sens absolu. De plus, continuons avec l'exemple de Spinoza. [...]
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