Le domaine de l'art est le domaine de la beauté, celui de la vérité est le domaine du savoir. L'art ne consiste pas à savoir mais à créer. Et pourtant, les artistes savent que la beauté n'est pas étrangère à la vérité. Baudelaire écrit : « l'absence nette du juste et du vrai dans l'art équivaut à l'absence d'art ». De même pour Boileau, « une pensée n'est belle qu'en ce qu'elle est vraie ». Épître IX : « Rien n'est beau que le vrai, le vrai seul est aimable. Il doit régner partout et même dans la fable ». Quelle est cette étrange idée de la vérité qui fait dire de la fiction et de la fausseté qu'elles sont vraies ?
[...] On ne sait pas quel est le modèle. Cela renvoie à l'idée d'une conformité à un modèle ignoré. Ce qu'on admire dans l'œuvre, c'est d'avoir pu apercevoir ce modèle et de nous le révéler. Admirer l'œuvre, c'est admirer le modèle. Chaque œuvre est exemplaire singulière. Ce n'est pas à l'œuvre de se régler sur notre goût mais à notre goût de se régler sur l'œuvre. L'art éduque et instruit. [...]
[...] Il leur reproche de copier mais de flatter. On peut ici reprendre la distinction du Gorgias entre la cuisine et la médecine, ou entre la rhétorique et la philosophie. Le cuisinier imite le médecin. La cuisine flatte et cherche à plaire, la médecine au contraire cherche à reproduire un effet réel : la santé. L'imitation joue sur la sensibilité le désir, le plaisir. Le vrai artiste ne se soucie pas des goûts. Dans une cité où tout se règle sur l'opinion, l'art s'est dégradé. [...]
[...] Il s'agit de redonner à l'œuvre toute sa valeur. Les mythes naissent d'une réalité spirituelle, de l'esprit d'un peuple, de ce dans quoi un peuple trouve le sentiment de former une cité. Hegel : le beau se définit dans la manifestation de l'Idée L'art est vrai quand il donne une image des idées, quand il est conforme à des modèles. Ce sont les mêmes idées qui ordonnent la Cité, lui donnent ses lois et servent de modèle à l'art. III L'art ne reste pas sous la dépendance du goût subjectif 1. [...]
[...] On perd le sentiment qu'on exprime quelque chose. II) Art et imitation chez Platon Dans la République, Platon dénonce l'imitation éloigné au troisième degré de la vérité Le vrai lit, c'est l'idée de lit, le modèle idéal sur lequel se règle la fabrication d'un lit. L'artiste qui imite le menuisier présente un lit sans vérité une apparence d'apparence. S'agit- il d'une condamnation de l'art au nom de la vérité ? Les poètes ne sont-il pas chassés de la cité ? [...]
[...] Avant Manet, le nu est un sujet (Vénus, Psyché ) mais dans le Déjeuner sur l'herbe est représentée une femme nue qui n'est rien que cela. Le peintre nous met en présence de l'objet, présence immédiate avant tout système de références sociales. N'est-ce pas cette expérience primordiale de l'objet, du réel qui fait parler de vérité dans l'art ? C'est le moment où l'objet ne se voit pas imposer un sens. Conclusion Pascal : Quelle vanité que la peinture qui attire l'admiration pour la ressemblance des choses dont on n'admire pas les originaux Il ne s'agit pas de condamner la ressemblance mais le mauvais modèle. [...]
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