Il n'est pas rare que l'on ait à justifier de son identité en répondant à la question "Qui suis-je ?". En effet, la question soulève chez chacun d'entre nous le problème de l'identité du sujet. Le sujet s'oppose tout d'abord à l'objet, le premier désignant le moi pensant ou percevant tandis que le second correspond à ce qui est perçu, à ce qui est pensé. Il convient cependant, dès le départ, de différencier le sujet psychologique qui définit l'individualité et permet de distinguer une personne d'une autre, du sujet universel, à savoir le sujet de la connaissance qui attribue à chacun d'entre nous des propriétés communes ...
[...] C'est ensuite à la croyance de combler le déficit de l'impression. Hume compare alors l'unité de la personnalité à celle d'une république du Commonwealth dont les membres ne cessent de changer tandis que les liens d'associations demeurent. Nous nous définissons alors avant tout, à tout moment comme la totalité de notre histoire, ce qui rend toute définition définitive forcement illusoire. Mais si nous ne pouvons pas définir une identité stable du sujet, existe-t-il alors un moyen de connaissance métaphysique, dont la conséquence serait une connaissance universelle ? [...]
[...] Ainsi Marcel souligne la tension qui oppose l'intériorité à l'extériorité dan le fait d'avoir. En effet, le corps est le siège de l'avoir. Mais ce que je possède fait en quelque sorte partie de moi, tout en n'en faisant pas vraiment partie, puisque je peux le perdre sans pour autant cesser d'exister. Comme l'écrit l'auteur, “L'avoir ne pourrait-il pas être conçu comme une certaine manière d'être ce qu'on n'est pas autrement dit ne faut-il pas voir ici une ambiguïté fondamentale au cœur de la notion d'avoir dans la mesure où il est question d'une part, de ce qu'on est pour les Autres, c'est à dire, de soi pour autrui, et d'autre part, de ce qu'on est véritablement, c'est à dire de soi pour soi-même ? [...]
[...] En effet, répondre, au présent, à la question suis-je implique forcement un arrêt du temps et donc le moment d'y penser. Il faut rappeler qu'étymologiquement, moment vient du latin momentum qui signifiait autrefois non seulement mais aussi, “mouvement” et L'idée de poids intervient en physique dans le moment d'une force par rapport à un point qui correspond en fait au produit de cette force par sa distance à ce point. L'idée de poids associée à celle de mouvement explique le sens particulier du mot moment en philosophie. [...]
[...] Je s'identifie ainsi dans sa famille d'après ses liens de parenté et le rôle qu'il y joue, selon ses fréquentations et les valeurs qu'il partage au sein d'un groupe d'amis. Son identité est aussi étroitement liée à sa nationalité et à l'image véhiculée par son pays. En effet, on dit communément des Anglais qu'ils boivent du thé, ce qui est pourtant un cliché puisque les Anglais ne sont pas tous des amateurs de thé. Cependant l'opinion publique aura tendance à définir en partie ainsi toute personne de nationalité anglaise. [...]
[...] Il est intéressant de rattacher ce concept aux analyses de Sartre dans l'Être et le Néant, à propos de la mauvaise foi, lorsqu'il nous parle du garçon de café. Il montre ainsi que tout garçon de café a des comportements qui correspondent à sa condition, il y a la danse du garçon de café, comme il y a la danse de la boulangère ou du commissaire priseur. Cependant, le garçon de café n'est pas comme un encrier est un encrier, il n'est pas un objet. [...]
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