Alors que nous vivons dans une société où les inégalités sociales ne cessent ne s'accroître, certains pensent qu'elles ne sont que le résultat d'inégalités naturelles. Refusant de lutter contre la nature, les inégalités seraient alors peut-être injustement légitimées.
Afin d'éviter toute injustice sociale, il est utile de se poser la question suivante : est-il possible de fonder les inégalités sociales sur l'idée d'inégalités naturelles ? (...)
[...] Ainsi, les inégalités naturelles ne permettent pas de rendre les inégalités sociales justes, il faut, au contraire, minimiser les effets de ces inégalités naturelles pour que les inégalités sociales soient justes. Les inégalités naturelles ne peuvent donc pas fonder les inégalités naturelles. En revanche, nous pouvons mettre en évidence le fait que les inégalités sociales effectives peuvent conférer à des différences naturelles un avantage ou un désavantage : les inégalités naturelles prennent leur source dans la société et plus particulièrement dans l'éducation. Si nous pouvons dire que c'est la société qui est responsable des inégalités, peut-on pour autant conclure que la société et les inégalités ont des éléments indissociables ? [...]
[...] Cela nous amène à nous poser une nouvelle question : une inégalité sociale peut-elle être fondée sur une inégalité naturelle tout en dépendant du mérite ? Partons d'un exemple pour pouvoir répondre à cette question. Les étudiants en classes préparatoires aux grandes écoles bénéficient de conditions privilégiées : l'État met à leur disposition des moyens financiers importants pour qu'ils puissent réussir à atteindre leur objectif, intégrer une grande école. Ces élèves bénéficient de conditions d'étude particulièrement favorables à leur réussite, on peut dire qu'ils profitent d'inégalités entre étudiants en CPGE et à l'université. [...]
[...] Autrement dit, tout le monde recherche la justice, mais en s'appuyant sur des principes différents. Pour mettre tout le monde d'accord, ou au moins pour trouver un compromis, il faut tenter d'articuler ces deux principes. Il convient de respecter le principe d'égalité en dénonçant le sexisme ou encore le racisme, tout en acceptant que le mérite soit récompensé, dans une certaine mesure, quitte à créer quelques inégalités. Ainsi ces inégalités pourraient être considérées comme étant justes. Selon les sociétés, le principe d'égalité est privilégié au principe de reconnaissance du mérite ou inversement. [...]
[...] Peut- on imaginer un autre rapport entre inégalités sociales et inégalités naturelles ? Nous pouvons commencer par nous demander dans quelle mesure il est possible de parler d'inégalités naturelles et s'il est possible qu'elles aboutissent à une hiérarchie sociale. On ne peut nier le fait qu'il existe des différences naturelles. Quand nous naissons, nous ne naissons pas tous identiques : certains possèdent des facultés que d'autres n'ont pas. On peut, par exemple, constater que les hommes sont différents des femmes : leur morphologie est différente ce qui leur confère certains avantages. [...]
[...] Selon lui, une des conditions pour qu'une inégalité sociale soit juste est “qu'elles soient attachées à des positions et des fonctions ouvertes à tous”. C'est-à-dire qu'il faudrait qu'en agissant de la même manière, nous puissions tous arriver au même résultat, or pour cela, il faudrait que nous naissions tous avec les mêmes biens sociaux, autrement dit, il faudrait qu'il n'y est pas d'inégalités naturelles ou minimiser leurs effets tant que possible. Nous venons donc de voir qu'une inégalité légitime, prenant en compte le mérite de chacun, n'est possible qu'en l'absence d'inégalités naturelles. [...]
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