On peut penser que l'expérience est l'origine de la connaissance et qu'elle est un critère de vérité. Cette vision des choses pourrait être résumée par la locution latine « Nihil est in intellectu quod non prius fuerit in sensu » signifiant « Il n'y a rien dans l'esprit qui n'ait été dans les sens » qui est à la base de l'empirisme. De cet empirisme est tirée une méthode scientifique : l'induction.
C'est un raisonnement qui consiste à universaliser des corrélations constamment observées entre deux types de phénomènes à l'ensemble des phénomènes du même type (...)
[...] La religion peut-elle en faire autant ? Le rapport entre science et religion n'est-il pas lui-même à l'origine d'un incroyable ? Commençons donc par nous demander si la science de permet pas de définir ce qui est incroyable On peut en effet penser que pour croire un fait ou une idée, il faut que l'on soit en mesure de le tenir pour vrai. Mais alors, comment puis-je me prouver qu'une idée est vraie ? La science le permet-elle ? Et comment ? [...]
[...] Descartes tente de débarrasser le fondement de la science de tout concept irrationnel. Il va montrer que la science est de part en part l'oeuvre de la raison. Toute connaissance ne peut donc découler que d'un raisonnement, c'est-à-dire d'une suite de propositions enchaînées de telle sorte qu'à partir de prémisses vraies et moyennant l'obéissance aux lois de la logique, on puisse garantir la vérité de la conclusion. Le raisonnement peut prendre différentes formes, il peut être déductif, inductif, par l'absurde ou par analogie, et il s'appuie sur les trois grands principes de la logique, les principes de contradiction, d'identité et du tiers-exclu. [...]
[...] De ce fait, on pourrait penser que la science et la religion sont complémentaires et qu'elles agissent dans le même sens : elles permettent de rendre le monde croyable et réduisent la place de l'incroyable Cependant, malgré cette apparente complémentarité entre science et religion, la science est subordonnée à la croyance religieuse : sans faire appel à cette dernière, nous sommes dans l'incapacité de fonder la connaissance scientifique. Ainsi l'incroyable serait de connaître, penser et croire, à cause de la science, tout en niant l'existence d'un Dieu. Le fondement de la connaissance par la science, paraît croyable c'est-à-dire pas hors normes, pourtant, celui-ci est à remettre en question et la connaissance scientifique peut-être tenue pour vrai que si l'on admet les croyances religieuse et on peut alors dire que l'incroyable correspond à l'ensemble de croyances concomitantes à un déni de la croyance religieuse. [...]
[...] N'est-il pas possible de croire des choses qui dépassent notre entendement ? En effet, la croyance est foncièrement différente du savoir. On peut croire ce dont on n'est pas certain, ce que l'on n'est pas capable de mettre en évidence de manière rationnel ou encore par l'expérience. C'est la fonction que l'on peut attribuer aux croyances que sont la religion et les mythes. Ainsi les mythes et la religion permettent de répondre à des questions auxquelles la science ne répond pas. [...]
[...] En effet, le mythe n'est pas une affabulation peu crédible. Dans le Traité d'histoire des religions (XII, Ce que révèlent les mythes) Mircea Éliade réhabilite le mythe en le définissant comme le récit d'une histoire sacrée, d'un événement que est supposé avoir eu lieu dans un temps des origines, avant la chronologie présente. Le mythe serait donc le récit d'une origine capable de donner une nécessité à ce qui, sans le mythe, est contingent. Pour M. Éliade, les primitifs ne sont pas des êtres excessivement naïfs, ils considèrent juste le mythe comme une histoire sacrée. [...]
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