Nous verrons dans un premier temps la part de cette connaissance dans le désir, pour ensuite en montrer les limites. Nous tenterons enfin de déterminer quel type de jugement accompagne le désir, et s'il mérite de s'appeler un savoir (...)
[...] Il faut toujours se représenter autre chose que ce que l'on a. Il faut une activité intellectuelle. Par exemple, le rôle de l'imagination est essentiel, comme le montre Rousseau dans l'Émile, quand il fait de cette faculté l'initiatrice des désirs car elle présente plus le possible que le réel. Elle suscite l'envie. Le rôle de la mémoire est également important, puisque le souvenir d'un plaisir passé peut amener à le désirer à nouveau ou au contraire à désirer changer de source de plaisir par rapport aux expériences déjà faites Désir et bonheur Mais l'activité de l'esprit va plus loin. [...]
[...] Car on désire la satisfaction et le bonheur, mais on se met dans la situation de ne jamais les obtenir, comme Épictète le montre Désir et inconscient Il y a pire encore. Une illusion est une erreur motivée par un désir, selon la définition de Freud. Mais il y a des désirs dont on ignore la présence. Ils sont enfouis dans l'inconscient, de sorte que l'on ne peut même pas s'en prémunir, puisqu'on ignore qu'ils motivent nos actes. L'inconscience concerne deux choses: l'objet du désir d'une part et l'existence même du désir d'autre part. Le refoulement empêche la conscience de saisir cela. Les cas de névrose, analysés par Freud l'attestent. [...]
[...] Conclusion Le raisonnement nous a permis d'établir que le savoir procède du désir, plus qu'il ne le précède ou l'accompagne. Cela n'empêche pas néanmoins d'obtenir une connaissance suffisante pour ne pas être dupés sur l'existence ou l'importance de la plupart de nos désirs. La difficulté vient davantage de la conciliation entre tous les désirs, à l'échelle individuelle et collective. Reste à déterminer quelle expérience et quelle éducation seraient requises pour favoriser. [...]
[...] L'illusion du désir 1. Désir et jugement Compte tenu de la déception ressentie après la satisfaction de certains désirs, on peut juger avec méfiance la soi-disant connaissance présente dans le désir. La raison essentielle est que le désir est l'expression d'une tendance, d'une préférence fortement marquée vers son objet. Et cette tendance est antérieure à la connaissance, comme le révèle Spinoza: Nous ne désirons aucune chose parce que nous la jugeons bonne, mais nous la jugeons bonne parce que nous la désirons. [...]
[...] Dans ce cas qu'est-ce qui nous différencie justement de l'animal? Et comme la théorie psychanalytique existe, comment comprendre que l'on peut savoir que nous avons ces désirs? III. Le savoir du désir 1. Désir et volonté Le désir va conditionner un jugement favorable sur son objet, mais le désir n'est peut-être pas la seule force d'influence et de motivation de nos actes. Les philosophes dualistes comme Descartes estiment que nous possédons un corps qui manifestent ces désirs à l'esprit, mais que nous avons aussi une volonté venant de l'esprit pur et capable de s'imposer au corps. [...]
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