Corrigé complet d'un sujet de dissertation type baccalauréat concernant la recherche évolutive et réfléchie de l'objet de la philosophie. Conditions métaphysiques et existentielles de la réflexion philosophique. Conception de l'objectivité et de l'expérimentation philosophiques. Archéologie philosophique.
[...] Dans l'Antiquité elle avait donc pour vocation d'être la science des sciences. Cependant, la conception infinie du monde (infiniment grand, il dépasse notre observation sensible, infiniment petit, il est impénétrable comme nous le révèle la mécanique quantique du XXème siècle) fait que la philosophie ne peut prétendre connaître le monde. En revanche elle retrouve son sens comme pourvoyeuse de sens pour l'homme, perdu dans l'immensité de sa condition naturelle : elle se réduit donc à ce que l'homme peut penser de lui-même et de sa condition, au défi des lois établies de la psychologie d'ordre scientifique. [...]
[...] Ce cadre est invisible (l'homme le fait advenir) : il ne peut donc être hors de l'homme ; un monde hors de l'homme ne peut donc être possible. Relatif à lui, le monde s'évanouit autant que chacun puisse s'évanouir. La philosophie, fidèle à ce qui devrait être extérieur à l'homme, ne peut que se ramener ultimement à la source de ce monde : l'homme ! [Transition] La philosophie se ramène en dernier lieu à ce qu'elle semble pouvoir posséder le mieux : l'homme. Pourtant quel autre objet que l'homme peut être aussi incommodant à connaître, aussi imprévisible soit-il ? ! [...]
[...] La philosophie en est-elle perdante ? [ III) OUI, mais] La philosophie ne doit parler rigoureusement que de ce que l'homme vit. [ parce que] La loi théorique en philosophie est de se cantonner au domaine de l'expérience. Cette loi qui prévaut non seulement en philosophie, mais aussi en sciences pour parler de connaissances, est posée par Kant faisant la synthèse théorique entre l'empirisme et l'idéalisme qui l'ont précédé : on ne connaît que ce qui relève du domaine de l'observation sensible, de ce que l'homme conceptualise de lui-même à propos de ce qu'il reçoit de ses sens et de ce qu'il peut vérifier grâce à eux. [...]
[...] La philosophie s'enracine alors dans une culture, plus que dans un cadre spatio-temporel. C'est ce qu'avait compris Husserl : reconnaître un phénomène, un objet dépend de l'accord des membres d'une communauté intersubjective, d'un socle culturel communautaire tissé à travers les âges. L'objectivité est alors intersubjectivité : c'est entre sujets que la réalité humaine est établie, dans tout ce que cela peut comporter de divergence culturelle. Conclusion : La philosophie s'est peu à peu humiliée à travers les âges : elle avait pour prétention de tout connaître sous l'Antiquité ; puis elle a reconnu que la vérité ne relevait pas de ses intérêts et de son orgueil, mais de la sage décision de ne s'en tenir qu'à l'existence, bien incertaine, qu'est l'homme. [...]
[...] [ II) NON, mais] La philosophie parle alors de l'origine transcendante de l'homme. [ parce que] La philosophie a pour exigence l'objectivité. Si l'on en reste à expliquer le monde par l'homme, nous restons coincés au problème de la subjectivité du regard de l'homme sur lui-même et sur ses conditions d'existence. Il faut alors envisager un principe qui conditionne son existence, mais qui soit tout autant en dehors de lui : c'est pourquoi il nous faut, en philosophie, envisager un principe transcendant (en dehors de chaque homme) afin de pouvoir détenir une certaine objectivité (propre d'une vérité qui serait objective, c'est-à-dire considérée comme un objet qui est, par définition, en dehors de chaque sujet). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture