L'histoire constitue une étude du passé humain. Par son objet même, elle est sujette à critique : le passé a disparu et nul ne peut savoir si ce que l'on en raconte est vrai, le passé est passé et il vaudrait peut-être mieux s'intéresser au présent, le passé est chargé de haines et de souffrances et peut-être vaudrait-il mieux l'oublier pour se tourner vers l'avenir. Par ses méthodes aussi ; que dire d'une connaissance qui ne peut vérifier ce qu'elle énonce ? (...)
[...] L'écriture n'est qu'un instrument, elle est mise au service de la diffusion de la connaissance, Le roman historique utilise la connaissance mise au service de l'écriture, du plaisir littéraire. Donc l'histoire n'est littéraire que par accident, c'est à dire parce que la forme du récit est la seule qui permette de rendre du compte du temps historique. Il faut donc affiner cette définition. L'histoire est ainsi une science du passé. Au XXème siècle, les historiens positivistes (Langlois, Seignobos) veulent hisser l'histoire au rang des sciences de la Nature. Que vaut cette idée que l'histoire soit une science? [...]
[...] Puisqu'il ne s'agit pas simplement de raconter ou d'expliquer, qu'il faut interpréter, le bon historien sera celui en qui intelligence et sensibilité concourent. C'est ainsi que Paul Ricoeur renouvelle la réflexion sur la place de la subjectivité dans la connaissance historique, et dépasse définitivement l'opposition entre objectivité et subjectivité. Pour rendre objectivement compte d'un événement historique, il faut pouvoir le faire non de notre point de vue mais du point de vue ceux qui l'ont vécu. Tout point de vue étant subjectif, il faut donc pour s'élever à l'objectivité faire le détour par la subjectivité. [...]
[...] Il faut comprendre que le fait historique est toujours un fait construit. L'historien n'est pas un observateur passif qui rendrait compte du passé. Il n'est pas un mémoire fidèle qui conserverait ce que les autres auraient oublié. Son travail consiste à reconstruire le passé tel qu'il a eu lieu. Paradoxal en soi, ce projet se fonde sur les documents, traces, vestiges, témoignages qui sont en quelques sorte donnés, mais suppose une sélection, un tri, une mise à l'écart d'un certain nombre de ces documents. [...]
[...] Eléments de réflexion sur l'histoire L'histoire constitue une étude du passé humain. Par son objet même, elle est sujette à critique: le passé a disparu et nul ne peut savoir si ce que l'on en raconte est vrai, le passé est passé et il vaudrait peut-être mieux s'intéresser au présent, le passé est chargé de haines et de souffrances et peut-être vaudrait-il mieux l'oublier pour se tourner vers l'avenir. Par ses méthodes aussi; que dire d'une connaissance qui ne peut vérifier ce qu'elle énonce? [...]
[...] Elle n'est donc pas préoccupée par l'explication des faits et ne s'interroge pas réellement sur la vérité historique: on peut faire parler Périclès en prétendant rendre fidèlement ses propos sans que cela pose un quelconque problème. Mais une détermination reste: c'est le passé humain qui intéresse l'histoire. On considère donc comme historique un événement humain dont les répercussions ont été importantes ou du moins suffisamment importantes pour qu'on le considère comme un événement: on ne raconte pas tout ni n'importe quoi. C'est son retentissement qui détermine un fait comme historique: mais retentissement est moins quantitatif que qualitatif. Par exemple, la prise de la Bastille, c'est sa valeur symbolique mais cette valeur n'est déterminée qu'à posteriori. [...]
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