L'appellation « philosophie antique » s'entend communément au sens de « philosophie grecque ». L'identification des deux qualificatifs s'avère pourtant inexacte : d'autres foyers de réflexion philosophique existent en effet parallèlement, et même antérieurement à la Grèce, dans le monde oriental (Égypte, Inde, Chine…). Néanmoins origine et point de référence incontournable de la philosophie moderne, la philosophie hellénique de l'Antiquité représente le cicérone inégalable pour qui souhaite appréhender l'histoire idéologique de la pensée humaine.
Des merveilles mythologiques à la gravité de la raison, du constant doute des sceptiques au plaisir retrouvé des épicuriens, en passant par la rhétorique des sophistes ou la logique d'Aristote, la Grèce antique témoigne de grandioses et vibrants siècles durant lesquels l'Homme s'est passionnément, parfois douloureusement placé face à la nature et à l'univers, mais surtout face à lui-même.
Les lignes qui suivent n'ayant pas vocation à dresser une liste exhaustive ou une étude explicative détaillée des différentes théories philosophiques grecques, il sera simplement présenté, à travers une sélection de repères extrêmement restrictive au vu de la profusion des idées marquant cette période, une rapide vue d'ensemble chronologique du mouvement intellectuel général de la Grèce du VIIIe siècle avant J-C au VIe siècle après notre ère.
[...] Et, afin de mettre en confiance l'interlocuteur, il faut user et abuser d'un procédé savamment mis en œuvre, l'ironie. Feindre l'ignorance permet une réflexion naturelle, non forcée, spontanée aussi, qui prouve à ceux qui s'affirment ignorants qu'ils peuvent, autant que les autres, parvenir à la connaissance. Feindre l'ignorance permet également, a contrario, de placer celui qui s'affirme savant devant sa propre ignorance. Les contradictions révélées par la dialectique couplée ou non à l'ironie aboutissent au but recherché : la maïeutique ou accouchement de l'esprit. IV. [...]
[...] Les stoïciens distinguent à propos de l'homme et du monde deux principes : l'un, passif (le corps et la matière), le second, actif (l'âme humaine et Dieu). La pensée stoïcienne fait en réalité se mêler Dieu et la Nature, les réunit en un point commun : le Destin, qui dirige les êtres selon les lois immuables de l'ordre ; le stoïcisme obéit aux règles d'un rationalisme ontologique. C'est pourquoi les fidèles de cette doctrine fondent leur manière de vivre sur la Nature et la raison. [...]
[...] Par ailleurs, certains philosophes n'hésiteront pas par la suite à recourir au mythe en tant qu'exemplum. La première catégorie d'intellectuels aptes à être sans discussion qualifiés de philosophes émerge des cités grecques durant cette époque archaïque. Disciples d'écoles diverses constituées de penseurs comme Thalès de Milet (v. 625-546) de l'école milésienne, avec Anaximandre (v. 610- 546) et Anaximène (v. 585-525) Pythagore (v. 580-500) école pythagoricienne Héraclite d'Éphèse (v. 544-541 480) école ionienne Parménide d'Élée (fin VIe - milieu Ve) ou Zénon d'Élée (v. [...]
[...] Du mythe au logos Apparue en Grèce aux alentours du VIIIe ou VIIe siècle av. J.-C. (selon les avis), la philosophie voit le jour par l'entremise de deux mouvements antagonistes. Le mythe (muthos, fable récit fait son apparition avec Hésiode ou Homère pour qui le monde est vu au travers de considérations artistiques. Les avis peuvent diverger quant à sa portée philosophique : considéré davantage comme un pur produit non de la raison, mais d'une imagination évidemment nourrie de religion, il serait plutôt à ranger du côté de la tradition orale des récits, parmi les mouvements littéraires primaires ou l'histoire des croyances. [...]
[...] Du cynisme au néoplatonisme Outre ces figures incontournables de la Grèce antique, la fin de l'époque classique, puis l'époque hellénistique voient naître diverses doctrines morales ou scientifiques qui écloront jusqu'aux alentours du VIe siècle après notre ère, certaines se chevauchant, d'autres marquées des siècles plus tard par un renouveau intellectuel (ce sera le cas du platonisme) ; en voici un bref condensé. Militant pour un retournement des valeurs sociales, morales et intellectuelles, le cynisme (kuon, kunos, chien ; les partisans du cynisme se réunissaient près du Cynosarges, le mausolée du Chien se développe du Ve au IVe siècle av. J.-C. [...]
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