Philosophie générale, justifier l'inconscient, Freud, conscience humaine, inconscience, responsabilité de l'homme, article 64 du Code pénal de 1810, Laplanche et Pontalis, psychose, psychanalyse, Breuer, Descartes, Sartre, erreurs humaines
On peut dire que l'instance inconsciente élaborée par Freud a déclenché et déclenche toujours des réactions, favorables et défavorables, mais toujours vives. On est cependant forcés de reconnaître à la conscience humaine une dimension lacunaire, ainsi qu'une "tendance" naturelle à l'inconscience. Pourtant, cette théorie demeure problématique du point de vue de la responsabilité de l'homme ; de fait, l'idée qu'un acte puisse être commis de manière totalement involontaire par un sujet, et ce sous l'influence de ses pulsions inconscientes est difficile à admettre, et un tel acte se trouve être difficilement jugeable.
[...] appartiennent aussi à cette négation de la conscience. Il est donc indéniable et évident que chaque homme est familier de ces états d'inconscience. On peut citer, en second lieu, l'inconscience morale, très différente de celle citée plus haut et qui consiste dans l'aveuglement par lequel le sujet produit par sa conduite une situation dangereuse qu'il n'aurait pas créé s'il avait été conscient et responsable ; c'est-à-dire sans s'en rendre compte, sans réaliser de manière consciente les tenants et les aboutissants de ses actes. [...]
[...] Et cela est inconcevable pour Sartre. Chez Descartes, on retrouve également cette idée de suprématie de la conscience ; de fait, il affirme que l'esprit s'identifie avec la conscience, qu'il apparente à « la pensée claire et distincte ». Cet auteur soutient que l'on peut avoir accès, par la conscience, à tout ce qui se déroule en nous, et ce sans possibilité ; par ailleurs il fait de cette conception de la conscience le point central de sa philosophie et la base de toute certitude. [...]
[...] Cependant, il est légitime de se demander où se trouve la limite entre ce qui est conscient, et donc volontaire, ou inconscient et involontaire. Jusqu'où les faiblesses de la conscience peuvent-elles excuser les erreurs de l'homme ? La question est sujette à débattre : de nombreux auteurs posent la conscience comme absolue transparente à elle-même, et perçoivent le postulat de l'inconscient comme un prétexte illégitime utilisé par l'homme pour se délester des conséquences de ses actes. III. Le refus de l'inconscient comme « excuse » aux erreurs de l'homme Il est vrai que la question de la conscience a été débattue à maintes reprises, et les opinions des philosophes à cet égard diffèrent grandement, pour ne pas dire s'opposent. [...]
[...] La théorie de l'inconscient de Freud, qui a été le catalyseur de la révolution psychanalytique, a été critiquée, refusée, ou à l'inverse soutenue et justifiée à mainte reprise par de nombreux auteurs, philosophes ou psychologues. Il ne s'agit pas de prendre position, mais d'interroger non seulement les fondements de cette théorie, mais aussi son contenu, ainsi que les répercussions et les conséquences qu'elle a provoquées. Peut-on justifier l'inconscient ? Peut- on en démontrer l'existence ou, à l'inverse, la réfuter formellement ? Il conviendrait, dans une première partie, de définir et de décrire cette notion complexe avec le plus de clarté et de justesse possibles, ainsi que d'en dégager les appuis fondamentaux. [...]
[...] Alain a ouvert la voie en reprochant au freudisme de présenter l'inconscient comme un second moi qui permettrait de décharger le sujet de ses responsabilités morales, et Sartre à développer toute une théorie à ce propos. Sartre, dans son œuvre l'Être et le Néant, développe le concept de la mauvaise foi ; arguant que selon la théorie freudienne, la conscience se tromperait elle-même en se posant comme cause de ce qui lui arrive et de ce qui se manifeste en elle. [...]
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