Nous rencontrons fréquemment des situations qui nous laissent muets. Bien souvent, nous ne pouvons ou ne voulons exprimer une pensée. Confrontés à certains événements ou face à un interlocuteur particulier, nous nous trouvons démunis, incapables de ne rien dire, ou craignant de mal dire. Nous atteignons, nous semble-t-il alors, la limite de nos capacités d'expression. Pourtant, toutes les conditions semblent réunies : il y aurait bien quelque chose à dire et quelqu'un à qui le dire. La question se pose donc de savoir ce qui vient ainsi interdire la communication. La possibilité de dire est-elle limitée par le contexte, les circonstances extérieures dans lesquelles se déploie l'acte de parole ? (...)
[...] C'est en jouant sur ces limites même que le poète peut encore dire au-delà du langage. Si parfois les mots nous manquent, notre capacité à communiquer du sens ne s'épuise pas dans l'inadéquation du langage à exprimer toutes nos pensées. Les titres sont présents afin de montrer la structure, mais ils ne doivent pas apparaître pas dans le travail fini La transition est ici intégrée à la seconde partie mais dans une copie de terminale il est préférable de la séparer. [...]
[...] Au fond, que puis-je réellement savoir de ce que va comprendre l'autre ? Est-ce que je ne présume pas de son incapacité ? Ne rien lui dire n'est-ce pas lui nier cette capacité à comprendre ce que je dis et, en fin de compte son droit de me répondre d'égal à égal ? Finalement, ne pas m'autoriser à tout dire serait moins la marque d'une attention, d'un tact relevant d'une éthique que d'une certaine prudence qui conduirait à éviter le dialogue. [...]
[...] Et c'est peut-être là, la signification essentielle du verbe dire. La faculté de communiquer, (par quoi il faudrait moins entendre l'acte de transmettre un message que celui de mettre en commun un sens dépasse largement les seules limites du langage articulé. On peut dire de bien des façons qui échappent au langage. Une minute de silence vient dire beaucoup plus qu'un long discours sur le deuil ou la solidarité. Lorsque nous nous heurtons aux limites du langage nous ne sommes pas à bout de ressources pour nous exprimer. [...]
[...] Qu'a-t-on dit une fois que l'on a parlé d'indicible? On ne désigne finalement qu'une "non- pensée." C'est que toute vraie pensée peut se dire : "c'est dans les mots que nous pensons ( ) L'ineffable, c'est la pensée obscure, la pensée à l'état de fermentation et qui ne devient claire que lorsqu'elle trouve le mot. Ainsi le mot donne à la pensée son existence la plus haute et la plus vraie." Le langage ne peut être inadéquat ou venir limiter la pensée puisqu'il en est la condition. [...]
[...] Il semble évident, dans de telles circonstances, que l'on ne pourra pas tout dire. Notre capacité et notre volonté d'expression sont alors confrontées à un interdit. Même sans aller jusqu'à l'extrémité d'un régime tyrannique ou totalitaire, on peut voir cette limitation de la liberté d'expression à l'œuvre dans tout régime politique fut-il le plus démocratique. Si, au fond la liberté de penser peut sembler inaliénable (comment interdire à quelqu'un de penser quoique ce soit celle d'exprimer ces pensées n'est jamais totale. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture