Dissertation de Philosophie niveau Lycée sur l'incompatibilité entre la foi et la raison.
[...] Les deux domaines paraissent, en effet, incompatibles. Là, on fait une confiance aveugle en un autre ; ici on se fonde sur les principes de la raison. Cependant, bien des croyants ne se contentent pas de la ‘'foi du charbonnier Certain, même, ont essayé de rationnaliser leur foi. Quant à la raison, est-elle aussi assurée qu'elle le prétend de ses principes? L'opposition entre foi et raison n'est, peut-être, pas si absolue. La foi et la raison semblent être deux attitudes antagonistes. [...]
[...] La raison ne peut pas répondre à toutes les questions. Elle doit se cantonner à l'analyse méthodique du donné (l'observation et l'interprétation des phénomènes : le ‘'comment'' des choses). La foi, elle, n'a pas à intervenir dans la construction des théories scientifiques. Elle n'a, en la matière, aucune compétence. En revanche, elle peut proposer des réponses là où la science n'a pas à aller : le ‘'pourquoi'' des choses. Galilée écrit que la Bible n'a pas à nous dire ‘'comment va le ciel'' (c'est l'affaire de la science) mais ‘'comment on va au ciel'' comment on fait son salut, ce qui est l'affaire de la religion). [...]
[...] Aujourd'hui encore, bien des croyants se méfient de la science, et réciproquement ! Et pourtant, on peut être un grand scientifique et un homme de foi. Descartes, Pascal, Newton croyaient en Dieu. La foi est-elle nécessairement irrationnelle ? La raison se suffit-elle à elle-même ? Foi et raison sont-elles incompatibles ? Sont incompatibles des choses ou des êtres qui ne peuvent exister, s'accorder ou agir simultanément. Fois et raison peuvent-elles, ou non, coexister chez une même personne ? La foi est fondamentalement une attitude de ‘'confiance'' (‘'fides'' en latin). [...]
[...] Un témoin digne de foi peut être cru sur parole (‘'fiable''). Le mot signifie aussi une ‘'garantie'', le cachet de la Poste faisant foi. La foi peut encore être la ‘'fidélité''. La ‘'bonne foi'' désigne la ‘'droiture'', la ‘'sincérité''. Mais le mot renvoie surtout à la croyance (‘'avoir la foi''). Une ‘'vérité de foi'' doit être crue. Confiance, fidélité, garantie, croyance : remarquons que dans tous ces cas, la foi doit s'en remettre à un autre, elle est hétéronome. Or, il y a toujours un risque : l'autre peut tromper la confiance, être un infidèle, donner de fausses garanties, on peut croire des balivernes. [...]
[...] Comment alors concilier foi et raison ? Appelons ‘'foi'' la confiance en des principes jugés nécessaires mais indémontrables. Nécessaires parce que, sans eux, tout l'édifice s'écroulerait (c'est le rôle que joue le ‘'Dieu'' d'Aristote et le ‘'cogito'' de Descartes) ; indémontrables parce que, précisément, toute démonstration, essaie de fonder, par le raisonnement et la preuve, des certitudes. Une séparation des domaines de compétence pourrait clarifier les relations entre foi et raison ainsi définies. C'est d'ailleurs la situation que vivent les scientifiques croyants. [...]
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