L'expression "faux désirs" semble à première vue incorrecte puisque un énoncé peut être faux mais pas un objet ni un fait. On devrait dire "un désir réel ou irréel" puisqu'un désir ne peut être ni vrai ni faux, il est, tout simplement. De plus, les valeurs logiques de vérité ou de fausseté peuvent sans doute s'appliquer à ce qu'il vise, mais non à son existence. Est-il tout de même possible de donner un sens à l'expression faux désir ? C'est à dire que je désire quelque chose que je ne désire pas vraiment, que j'ai seulement l'impression de désirer. Cependant, qu'il soit réel ou pas, je souffre tout autant. Ce désir resterait-il donc faux ? Même s'il fait partie de l'imaginaire, la réalité du désir demeure, puisque réalisable ou pas, je ne cesserais d'y penser. Est-il donc possible d'éprouver de faux désirs ? (...)
[...] Est-il donc possible d'éprouver de faux désirs? Nous verrons d'abord que tout désir est vrai, car il est toujours vécu, il ne peut être qualifié de faux: Il est reconnaissable par la souffrance qu'il engendre et par le fait qu'il est encré dans notre condition humaine. Nous verrons ensuite que le désir peut me tromper, ou que je peux me tromper à son égard. Enfin, nous traiterons de la légitimité du désir, en temps que facteur indispensable au bonheur. Le désir est souvent considéré comme l'ennemi de la raison. [...]
[...] En se fondant sur une nature qui leur sert de modèle, les épicuriens définissent les règles d'une vie ascétique qui leur paraît morale et qui empêche sans doute l'homme de se lancer dans une quête interminable de plaisirs superflus Les désirs vains sont donc une source de tromperie puisqu'ils sont difficilement réalisables et ne permettent pas d'atteindre le bonheur ni l'ataraxie, c'est à dire la paix de l'âme et du corps. Cependant, il n'est pas possible d'admettre qu'il y ait de faux désirs puisque cela empêcherait le bonheur des hommes. Lorsque nous sommes dans l'attente du désir, nous avons tendance à imaginer, à fantasmer. [...]
[...] Nous nous sommes ensuite posé la question du désir trompeur, qui pourrait rendre des désirs faux puisque lié avant tout au corps, indifférent à la vérité, le désir nous égarerait dès que nous y succombons. C'est donc en lui que serait la source de notre aveuglement, parce que, faux par nature, il ne pourrait diffuser que de l'erreur. Or, nous ne pouvons pas affirmer qu'il y ait de faux désir car cela reviendrait à admettre que l'homme ne peut être heureux. A la question a-t-il de faux désirs?" nous pouvons donc répondre tous les désirs existent et on ne peut les remettre en cause. [...]
[...] Pour illustrer cette thèse, il prend l'exemple du mythe des Danaïdes: trois sœurs ont été condamnées à remplir d'eau un tonneau percé pour l'éternité. Cela montre bien l'insatiabilité du désir. Le désir ne pourrait donc pas procurer le bonheur, but de tout homme; les seules solutions seraient l'ascétisme ou le suicide, selon Schopenhauer, pour renoncer à la réalité du désir. De plus, un désir ne peut être faux puisqu'il est la marque de la finitude humaine et de sa misère. En effet, l'être humain est imparfait puisqu'il lui manque des choses qu'il cherche à posséder. [...]
[...] L'espoir de la satisfaction est donc un moment agréable. De plus, désirer, c'est penser qu'il est toujours possible que ça change, c'est donc être optimiste quant à l'avenir: Le désir enchante la vie et le réel. Rousseau, dans La Nouvelle Héloïse, affirme que le désir procure plus de bonheur que la possession. Lorsque l'on désire un objet, notre imagination crée le charme d'une illusion qui procure plus de plaisirs que l'objet de ce désir. Il écrit d'ailleurs "Malheur à qui n'a plus rien à désirer! [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture