Dissertation de Philosophie ayant pour sujet : "Peut-on assimiler l'esprit à une machine ?".
[...] La question est donc de savoir si on peut assimiler le cerveau à une machine. Le cerveau semble ressembler, dans son organisation à un immense central téléphonique ou à un ordinateur numérique. On peut même aller jusqu'à dire qu'il se comporte comme ce type de systèmes. Cependant cette analogie est mise en défaut lorsque l'on passe à l'échelle microscopique : ni les connexions, ni l'organisation du cerveau ne ressemblent à aucun autre réseau. Le cerveau est un système qui se développe en s'auto organisant. [...]
[...] Refuser d'assimiler l'esprit à une machine, c'est en même temps affirmer qu'il existe une différence essentielle entre l'homme et la machine. Notre amour- propre nous pousse à maintenir cette différence rassurante. Cependant l'amour- propre et la subjectivité qu'il implique ne constituent pas un conseiller fiable et impartial. L'assimilation d'une réalité à une autre suppose la différence de ces deux réalités et néanmoins une similitude sous un certain rapport qui permet de penser l'une sur le modèle de l'autre. La question est donc ici de savoir s'il est possible de penser l'esprit et son fonctionnement sur le modèle de la machine et de son fonctionnement. [...]
[...] Seule la matière organique, organisée et structurée telle qu'elle l'est dans le cerveau, peut produire la pensée. Ce qui revient à dire que les activités cérébrales requièrent de la matière cérébrale et une structure cérébrale pour pouvoir se produire. On ne peut donc les réduire à des productions machinales, à moins d'étendre le concept de machine jusqu'à y faire rentrer le cerveau. Les remarques précédentes cependant permettent de douter de la pertinence de cette extension. Conclusion Deux conditions doivent être nécessairement réalisées pour autoriser une assimilation de la nature de l'esprit à celle des machines. [...]
[...] Il n'est pas question de se demander s'il est factuellement et actuellement possible d'assimiler l'esprit à une machine. La question n'est pas de savoir si, à l'heure actuelle, il existe des machines qui peuvent remplacer l'esprit et le simuler pour l'accomplissement de toutes les tâches qui lui sont traditionnellement dévolues et si, à l'heure actuelle, il existe des machines auxquelles on peut attribuer les propriétés traditionnellement réservées à l'esprit, telles que la conscience ou le libre- arbitre, par exemple. La question est plutôt : étant donné ce qu'est par essence une machine et étant donné ce qu'est par essence ce que nous appelons esprit peut-on assimiler l'esprit à une machine ? [...]
[...] Ce qui interdit l'assimilation de l'esprit à une machine, c'est donc l'affirmation d'un dualisme substantiel (il existe deux types de réalités de nature hétérogène dans le monde) et l'attribution à l'âme de la faculté de penser donc d'effectuer les actes que l'on considère traditionnellement comme ceux de l'esprit. L'homme est ainsi un être spécifique qui se caractérise par l'union d'un corps et d'une âme. L'impossibilité d'assimiler l'esprit à une machine se manifeste à un autre niveau encore : au niveau des performances : une machine ne peut pas penser. [...]
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