Dissertation philosophique sur le concept de l'entre-deux. Définition et historique du concept transdisciplinaire de l'entre-deux et ses possibles utilisations dans les sciences humaines. Ses implications possibles dans la recherche en sciences humaines et, au-delà, dans le questionnement du vivant. Mise à contribution de la physique quantique, de la topologie, de la théorie des catastrophes, de la psychanalyse, etc..
[...] Mais cette histoire cache une autre, plusieurs, peut-être. Mais la recherche est d'abord orientée vers le déchiffrement de l'énigme, de la question cruciale de la Sphinxe, et joue avec le désir de savoir et de ne pas savoir, car l'énigme du chercheur n'est pas quelque chose l'on ne comprend pas et qui nécessite une explication ni quelque chose qui reste difficile à comprendre même après une explication, mais bel et bien quelque chose d'inaccessible par la raison, entre l'explicable et l'inexplicable, entre ce qui est difficile à comprendre et ce qui ne doit pas être compris, un E2. [...]
[...] supra) comme acceptation de l'insurmontable et de l'inévitable en philosophie. La théorie freudienne de la prématuration généralisé des humains (développée par Michèle Bompard-Porte dans De la cruauté individuelle et collective, Paris, L'Harmattan, 2002; De l'angoisse, Paris, Armand Colin, 2004), qui les vouent d'emblée aux traumatismes à répétition, ne laisse pas beaucoup d'espoir de guérison, malgré à l'insu de la résilience prônée par certains, le trauma étant l'événement qui provoque une perte irremplaçable. Tout ce que l'on peut faire, c'est apprendre à faire avec. [...]
[...] Le mot est vieux et il est français. Nombreux sont les anglophones à l'utiliser en français dans leurs écrits, in-between ne leur convenant probablement pas. Seul le portugais semble l'avoir intégré dans sa traduction littérale, avec admirable capacité d'appropriation des mots étrangers. La première utilisation - chronologiquement parlant - de E2, très proche du sens qui va lui être donné dans ce qui suit, c'est Pascal qui la fait, dans ses Essais: On ne montre pas sa grandeur pour être à une extrémité, mais bien en touchant les deux à la fois, et remplissant tout l'entre-deux. [...]
[...] Pourtant, la physique et les mathématiques postulent depuis un certain temps leur entre-deux. Dans un livre de divulgation scientifique, mais de très haut niveau, Nous, les particules et le monde (Le Mail 1985), Basarab Nicolescu, rappelle que dans le monde quantique, la particule n'est pas juxtaposition d'un corpuscule et d'une onde, mais une unité des contradictoire, ni corpuscule ni onde mais bien plus. Il est question ici de l'impossibilité de localiser avec précision, dans le temps-espace, un événement quantique. Serait-il extravagant de rapprocher ce constat de l'impossibilité de localiser un effet de style, par exemple? [...]
[...] La recherche de et dans l'entre-deux ne suppose pas l'enfermement et elle ne peut se faire sans les bords, les marges, les limites. L'articulation de l'entre-deux et du moi-peau, signifiera ainsi, une recherche dans les profondeurs de l'objet, là où ils se rencontrent, c'est-à-dire entre les bords, doublée d'une recherche des bords, marges, limites, envisagées encore comme un entre-deux, comme la ligne où les objets communiquent, sans perdre l'identité. Il ne s'agit pas d'une méthode d'analyse, mais d'une méthode de penser, d'une philosophie qui permet de rentrer de plein pied dans la réflexion générale sur les sciences de l'humain et sur la science de la science tout court. [...]
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