Dissertation de Philosophie (réalisée par un professeur) traitant le sujet : "Les échanges favorisent-ils la paix entre les hommes ?". Les notions étudiées ici sont l'histoire, les échanges, la société, le droit et la justice. De plus, présence d'une biographie et d'une bibliographie de tous les philosophes cités (Rousseau, Sartre, Spinoza, Smith...).
[...] Les échanges favorisent-ils la paix entre les hommes ? Introduction Lors de la campagne du référendum en faveur de la constitution européenne, ont été avancés les arguments économiques et politiques. Les échanges et les traités commerciaux ont permis une entente entre les peuples, de telle sorte qu'aucune guerre n'a eu lieu depuis. Pourtant le non l'a emporté. Cela traduit-il un refus de l'échange, ou seulement une méfiance vis-à-vis de ses apports supposés ? Dans la réalité et les faits, il semblerait y avoir confluence entre les paramètres de l'échange et les conditions de la paix. [...]
[...] On change une position de force en institution de droit, ce qui permet de faire durer l'inégalité, alors qu'elle n'est pas naturelle, et ce qui amène à ne plus la considérer comme injuste, alors qu'elle constitue une usurpation illégitime. D'une certaine façon, cela produit la paix, mais au prix de la liberté et de la justice. Or l'échange doit respecter ces deux conditions. Le problème ne vient pas de l'échange lui-même, mais du fait que l'on nomme échange ce qui n'en est pas réellement. Quelles sont donc les conditions à respecter ? III. L'ambiguïté de l'échange 1. [...]
[...] Un vrai dialogue a pour but la vérité et repose sur le respect mutuel. Il ne s'agit pas de persuader, mais de s'enrichir mutuellement de connaissances. Spinoza remarque ainsi, dans le Chapitre XX du Traité Théologique- Politique, que la diffusion des opinions libres favorise la démocratie, car il y a amélioration des lois du fait de l'esprit critique des citoyens. Cependant on échange aussi des insultes, et certaines opinions sont délibérément polémiques, non propices à la paix. Elles appellent mêmes à des comportements belliqueux. [...]
[...] Se séparant des Lumières il se méfie des effets pervers de la raison et du progrès. Le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1754) montre que l'homme s'élabore à travers une histoire mal orientée par défaut de méfiance à l'égard d'une inégalité d'abord physique et naturelle, se transformant vite en inégalité de convention puis en tyrannie politique. Du contrat social et Emile (1762) proposent des remèdes complémentaires : un pacte d'association donnant la liberté civile que garantit une loi émanant de la volonté générale une éducation capable de former un citoyen libre. [...]
[...] Dans une autre perspective, Sartre analyse l'échange de regard de cette façon. Si l'on est surpris par un regard extérieur, on se voit soumis au jugement d'un tiers auquel on ne peut s'empêcher de s'identifier. Et c'est bien ce qui donne l'impression de perdre son être et sa liberté. On est dominé par la conscience de l'autre Le conflit des intérêts L'échange commercial, ou la division du travail, n'est pas toujours propice à la paix, s'il repose lui aussi sur une volonté d'imposition. Or, c'est souvent le cas. [...]
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