« La profusion des utilisations de la technique dans le monde contemporain va de pair avec la croissance de nos pouvoirs sur ce monde. Cette constatation nous invite à penser que le savoir technique serait étroitement lié à notre action. En partant de cette idée, on peut définir la technique comme l'ensemble des procédés et des méthodes d'un métier, d'un art, d'une science. Ces procédés sont codifiés, c'est à dire très précis, transmissibles et leur principale caractéristique est qu'ils visent un but utilitaire.
[...] Cette distinction correspond à celle que l'on avait établie, par rapport au mot pouvoir entre capacité et autorisation : la technique, puisqu'elle nous donne une capacité à agir, se place dans l'ordre du fait. Mais ce n'est pas parce que j'ai une capacité d'action que je suis autoriser à commander, que j'en ai le droit. Si cela était le cas, cela voudrait dire, entre autres choses, que le pouvoir change de main dès que changes les rapports de force et que celui qui est le plus fort, ou le plus riche, ou le plus savant, a tous les droits. [...]
[...] Le pouvoir qui s'appuie sur ce genre de raisonnement ne peut en aucune façon être considéré comme légitime. La technique accroît donc considérablement nos pouvoirs sur le monde qui nous entoure et les hommes ; en prenant en compte cette idée, il apparaît donc comme nécessaire de poser des limites à cette capacité d'action. Nous avons alors constater qu'il s'avérait être essentiel de considérer en parallèle du savoir technique la notion d'éthique. Une juste utilisation de la technique est donc indispensable pour tirer bon profit des applications de la technique. [...]
[...] La question se pose alors de savoir sur quoi la technique nous permet d'agir ? Nous allons tout d'abord constater que la technique nous donne un pouvoir sur la nature, pour ensuite considérer que la technique nous donne un pouvoir sur les hommes. Enfin, nous examinerons le raisonnement par lequel le racisme utilise la technique pour tenter d'établir une hiérarchie entre les hommes. En nous permettant de transformer la matière, la technique commence, semble- t-il par nous donner un pouvoir sur la nature, une capacité d'action sur les choses. [...]
[...] Qu'est-ce qui peut servir de boussole ? Pour Jonas, la technique moderne pose des problèmes nouveaux en termes d'éthiques : parce qu'elle est collective (elle engage tout le monde) et concerne tout le monde, la technique moderne ne peut être jugée d'après la morale classique. Il faut donc que nous nous donnions de nouveaux impératifs éthiques, adaptés à cette situation nouvelle. A la formule Kantienne de l'impératif catégorique, qui concerne essentiellement l'action individuelle à portée limitée, nous devons donc ajouter de nouveaux impératifs comme : Agis de telle sorte que ton action n'empêche pas la possibilité future d'une vie authentiquement humaine sur Terre ! [...]
[...] Quel pouvoir la technique nous donne-t-elle ? La profusion des utilisations de la technique dans le monde contemporain va de pair avec la croissance de nos pouvoirs sur ce monde. Cette constatation nous invite à penser que le savoir technique serait étroitement lié à notre action. En partant de cette idée, on peut définir la technique comme l'ensemble des procédés et des méthodes d'un métier, d'un art, d'une science. Ces procédés sont codifiés, c'est à dire très précis, transmissibles et leur principale caractéristique est qu'ils visent un but utilitaire. [...]
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