L'essence même du désir est-elle souffrance ou est-ce l'objet désiré qui nous fait souffrir ? Désirer peut-il nous mener au bonheur ? Comment se comporter avec nos désirs, doit-on tous les réaliser ou faut-il les réfréner ?
[...] Désirer est-ce nécessairement souffrir ? La société contemporaine montre que le désir matériel est synonyme de plaisir, il convient donc d'acheter toujours plus pour satisfaire ses envies. Dans cette perspective le fait de désirer nous rendrait heureux. La conception principale du bonheur confirme cette idée, si l'on entend par le désir, la réalisation d'un plaisir. En effet, le bonheur peut se définir comme l'accumulation de plaisirs, par conséquent désirer permettrait d'accéder à ce but ultime de bonheur. Cependant, on peut aussi concevoir le bonheur comme ataraxie, c'est à dire comme l'absence de troubles. [...]
[...] Les désirs que nous auront seront alors source de bonheur car ils seront fondés. Tous les désirs ne sont pas bons à réaliser car certains conduisent à une souffrance et sont eux-même une souffrance. Cependant, pour un être qui aura faire preuve de raison, le fait de désirer le conduira au bonheur. Désirer, ce n'est donc pas souffrir si l'on s'ancre préalablement dans le monde réel car le désir est la source d'une action raisonnée qui procurera un plaisir futur. [...]
[...] Ce désir est insatisfait puisqu'il est impossible à réaliser (on ne peut s'approprier autrui). D'autre part, il y a souvent un décalage entre l'objet désiré et l'objet tel qu'il est en réalité. Partant de cette considération, Stendhal fera l'analogie du désir avec une branche initialement laide que l'on plonge dans de l'eau salée ; après quelques jours, la branche à cristallisée et s'avère être devenu un magnifique rameau. Pour Stendhal, le phénomène qui se produit chez quelqu'un qui désire est similaire : ce dernier imagine, transfigure l'objet de son désir de manière élogieuse, il métamorphose la réalité. [...]
[...] Le fait de désirer n'est donc pas une activité désuète, elle implique ensuite d'agir selon sa morale (ce qui est une facette de notre liberté) et de devenir heureux. Cette morale implique la notion de rationalité, puisque comme nous l'avons constaté, tous les désirs ne sont pas synonymes de plaisirs futurs. Il est donc nécessaire de raisonner et de trier les désirs. Ceci est en adéquation avec l'eudémonisme, doctrine qui fixe le bonheur comme souverain bien et qui préconise une classification des plaisirs (donc des désirs) par la Raison car tous les plaisirs ne conduisent pas au bonheur. [...]
[...] Ainsi, heureux est celui qui désire ! Mais il faudrait alors que le désir se renouvelle constamment. D'ailleurs, les personnes en état de déprime en sont un bon exemple puisqu'ils n'ont plus aucun désirs, ce qui se traduit par un mal-être : une souffrance. Cependant, on ne peut pas vivre constamment dans une telle illusion du désir. En effet, cela conduirait à l'inaction, à une philosophie contemplative, bourgeoise : au quiétisme qui n'est pas un facteur susceptible de nous conduire au bonheur. [...]
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