Les discriminations ont sûrement un lien étroit avec ce que l'on appelle la justice distributive : le fait que telle ou telle personne bénéficiant à qualifications égales à d'autres d'une particularité, sera embauchée par exemple. C'est justement là que réside l'essence, même de cette notion : dans la particularité (...)
[...] Selon Hume (Traité de la nature humaine), l'homme est en société l'être de la surcompensation. Ce que la mère marâtre qu'est la nature n'a pas remis à l'homme, la société le lui rend en double. Dans une telle situation, les discriminations ne sont pas faciles à concevoir. Et pourtant elles sont bien réelles. Faut-il alors voir dans la présence de celles-ci, et pour reprendre l'idée issue de notre première partie, la notion d'adaptation ? La surcompensation dont l'homme jouit est-elle inégale entre les individus ? [...]
[...] L'histoire est ainsi en quelque sorte une discrimination. Concluons ainsi notre analyse : toute discrimination réside fondamentalement dans le caractère humain que l'homme donne naturellement à la notion d'inégalité. Le jugement humain est le premier facteur de discrimination dans ce qu'il comporte de préjugés ou de résidus nos défauts, mais aussi et surtout, il est révélateur des discriminations et de l'état de notre société. De ce fait, nous pourrions peut être voir dans le décalage (historique, social ) de toutes les sociétés le premier moyen de discriminer. [...]
[...] Pour ces mêmes raisons, les discriminations sont à cent lieux de cet idéal qu'est la justice mutuelle selon Alain (dans ses Propos). Cependant, quant à savoir si l'on doit combattre les discriminations par elles-mêmes, la méthode n'est pas évidente. Prenons un exemple concret : certaines entreprises (du bâtiment par exemple) de région parisienne ont recours à la discrimination positive ou affirme y recourir d'ici peu. Une question de taille se pose alors : est-ce juste ? Comment peut-on en effet réduire l'injustice que sont les discriminations par l'introduction en la matière d'une injustice supplémentaire (dite positive) ? [...]
[...] En effet, les discriminations se font pour une grande part d'homme à homme, c'est-à- dire que le langage, le dialogue sont requis. Et cela constitue d'ores et déjà un paradoxe car sous couvert d'une discrimination (finale), les actes qui la précèdent se donnent relativement bien l'apparence de recherche, d'évaluation fondée et concise. L'exemple de l'entretien d'embauche semble ici adéquat (ceci n'est absolument pas une généralisation ; et heureusement que dans les faits et à échelle d'un pays par exemple, ce type de discrimination est minoritaire). [...]
[...] Mais les discriminations ne sont pas réduites à notre époque, à notre monde Elles ont leur dimension historique : de ce point de vue, elles sont inégalités. Y a-t-il par ailleurs une différence entre inégalité et discrimination ? Il semble vraisemblablement que la seconde idée ait besoin de la première pour être et nullement le contraire. Les discriminations ont sûrement un lien étroit avec ce que l'on appelle la justice distributive : le fait que telle ou telle personne bénéficiant à qualifications égales à d'autres d'une particularité, sera embauchée par exemple. [...]
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