Dissertation de Philosophie sur le sujet : désirer, est-ce souffrir ?
[...] Ce côté négatif assimilé au désir provient de cette notion de besoin et de manque qu'on lui attribue donc de souffrance. Le désir correspond effectivement toujours à l'envie de ce dont on est privé, l'envie d'un objet manquant. Platon en accord avec ce point de vue est le premier à donner une définition du mot désir en se basant sur l'origine de l'envie. Dans son Banquet, le philosophe met en avant cette notion de défaillance de l'objet convoité, car si l'objet ne présente pas d'importance, il ne peut pas être désiré. [...]
[...] Le désir n'est en fait que la recherche de plaisir et de jouissance, quel que soit le désir et son aboutissement : la complaisance liée à l'envie peut aller de la simple joie de consommer te ou tel aliment jusqu'à la volupté sexuelle. Dans Au-delà du principe du plaisir, Sigmund Freud décrit les différentes pulsions contractées par les hommes. Il distingue alors les pulsions liées au besoin corporel dites d'auto-conservation, et les pulsions qu'il appelle sexuelles et qui n'ont pour unique but que quête de plaisir en dehors de toute notion de survie : le propre du désir dans le sens de pulsion sexuelle, c'est simplement d'avoir envie sans avoir besoin. [...]
[...] On pourrait presque dire heureusement ! : si tous les hommes avaient les mêmes désirs, la société perdrait de sa diversité et tendrait à devenir un ensemble d'hommes légèrement différents, mais avec une majorité de ressemblances : une opinion générale, la même philosophie et les mêmes goûts pour tout le monde. Plus aucune diversité serait synonyme de disparition des débats politiques, de discussions à intérêt philosophique : si tout le monde est du même avis, aucune situation ne peut entraîner de divergence dans l'esprit des hommes car toute action ou pensée est basée sur un désir, qu'il ait une visée individuelle ou collective. [...]
[...] Le désir peut donc provoquer différentes indispositions allant de la légère frustration jusqu'à la souffrance la plus significative. Ces affectations issues des désirs dépendent en fait totalement de la nature du désir, et se manifestent de différentes manières : souffrance physique ou souffrance morale. Enfin, le dernier élément qui dénote ce côté négatif assimilé au désir est la dimension cyclique des envies. En effet, l'ensemble des désirs représente un cycle funeste sans cesse renaissant car chaque désir satisfait entraîne l'apparition inévitable d'un nouveau désir, surtout dans notre société de consommation ! [...]
[...] Le désir connote ainsi souffrance, néanmoins cette notion est à nuancer car les envies représentent également une source de plaisir. En effet, dans une certaine mesure, même dans la religion le désir peut être assimilé un concept positif, du fait que le non-assouvissement et la maîtrise des désirs représente une sorte de rédemption de l'esprit, une homéopathie psychologique. L'adage d'Ephraïm, personnage biblique : Là où est ta blessure, là est ta rédemption reprend cette idée d'expiation, car selon lui, la blessure soit le désir peut devenir avec la volonté nécessaire une façon de se délivrer de ses tourments psychologiques. [...]
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