Etymologiquement, désir vient du latin desiderare qui signifie regret d'un astre disparu, la nostalgie d'une étoile. L'ambiguïté du désir, son caractère énigmatique se révèlent ici : d'un côté, constat d'un manque ; de l'autre, pressentiment d'un bien susceptible de nous combler. Mais, ce bien n'est-il pas imaginaire ? Le désir est-il seulement créateur d'illusion ?
Cette question présuppose que le désir est créateur d'illusion. En effet, le désir est de l'ordre de l'imaginaire. Elle nous demande ainsi s'il n'est que cela. L'opinion répondrait spontanément par l'affirmative : on oppose généralement la lucidité critique de la raison à l'illusion, à la puissance trompeuse du désir (...)
[...] Le désir est donc le propre de l'homme. C'est ce qu'estime Spinoza selon lequel on rapporte le désir aux hommes en tant qu'ils sont conscients de leur appétit Or, d'après lui, le désir est fondamentalement la puissance intérieure de développement et d'épanouissement de l'homme. Le concept de conatus désigne ce fait. Néanmoins, Spinoza reconnaît que je peux me tromper sur ce qui accroît ma puissance. L'alcoolique, par exemple, peut d'abord boire parce qu'il se sent ainsi plus à l'aise mais, à terme, il va devenir dépendant. [...]
[...] Le désir est-il seulement créateur d'illusion ? Etymologiquement, désir vient du latin desiderare qui signifie regret d'un astre disparu, la nostalgie d'une étoile. L'ambiguïté du désir, son caractère énigmatique se révèlent ici : d'un côté, constat d'un manque ; de l'autre, pressentiment d'un bien susceptible de nous combler. Mais, ce bien n'est-il pas imaginaire ? Le désir est-il seulement créateur d'illusion ? Cette question présuppose que le désir est créateur d'illusion. En effet, le désir est de l'ordre de l'imaginaire. [...]
[...] Mais elle se distingue du mensonge et de l'erreur. Ces notions ont en commun un rapport contradictoire à la vérité tout en différant dans le fond. En effet, le mensonge met en jeu un trompeur, conscient de la vérité qu'il veut cacher et un trompé qui ignore la vérité en question. L'illusion est le fait d'être trompé mais sans qu'à l'origine il y ait une volonté consciente de le faire. Elle est affaire de perception ou de sentiment. L'erreur, qui consiste à se tromper, est seconde. [...]
[...] Le désir est créateur d'illusion ? Le désir exprime un manque. Dès lors, celui qui vit selon ses désirs, en les libérant va toujours espérer être satisfait, heureux sans jamais y parvenir. Dès qu'un désir sera atteint, un autre se manifestera. Le bonheur n'est alors qu'une promesse, une illusion et non une réalité. One peut ainsi assimiler le désir à la souffrance puisqu'il me plonge dans une perpétuelle insatisfaction. C'est ce que fait le bouddhisme qui considère que le sage doit anéantir en lui le désir, source de douleurs, pour atteindre le nirvana, totale et béatique extinction des illusions qui forment le fond de l'existence de l'individu. [...]
[...] Le désir de vérité à l'origine de la philosophie n'est pas seulement créateur d'illusion. En fait, il faut que la raison maîtrise le désir pour que celui- ci ne soit pas uniquement créateur d'illusion. Mais, ne peut-on plus radicalement remettre en question la nécessité de maîtriser notre désir par la raison ? Est-ce vraiment souhaitable ? III. Le désir n'est-il pas la manifestation de la puissance de l'homme ? Maîtriser ses désirs par la raison revient à renoncer à certains. [...]
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