Platon nous parle dans Phèdre d'une fureur qui va du corps à l'âme, pour la troubler d'humeurs malignes. Ce n'est pas l'amour tel qu'il le loue. Mais c'est une autre espèce de fureur, ou de délire, c'est un attrait qui agit du dehors, un emportement, bref un désir.
Le trouble qu'il crée en nous peut entraîner le désir de s'en séparer. Le désir peut-il en d'autres termes aspirer à son contraire, c'est-à-dire à l'absence de désir ? (...)
[...] L'homme peut vouloir maîtriser ses désirs, sachant que la maîtrise suppose la reconnaissance du désir MAITRISER SES DESIRS, CE N'EST PAS LES REPRIMER Maîtrise des désirs : lutte de l'homme contre lui-même Ce qui reste vrai, c'est que l'homme est en permanence en lutte avec lui-même, avec sa volonté . L'erreur de la répression des désirs, c'est d'une part qu'elle exacerbe le conflit de l'homme avec lui-même et d'autre part qu'elle accroît la violence du désir. Il est également faux de penser qu'une extinction du désir permet d'atteindre la félicité. Le désir ne peut se satisfaire d'une satiété, d'un remplissement, il ne peut trouver d'achèvement. L'illusion stoïcienne consiste à croire qu'il y aurait une fin du désir. Or, ce qui est précisément désiré, c'est l'autre, donc l'inassimilable. [...]
[...] Nous sommes pleins de choses qui nous jettent hors de nous Dans le repos, l'homme se retrouve seul avec lui-même et il n'y a rien de plus ennuyeux que soi, affirme Pascal. L'ennui, c'est le désir vide et il n'y a rien de pire que le désir sans objet Absence de désirs: absence d'autrui (Levinas) On ne peut pas avoir pour idéal l'autosuffisance puisque le désir me mène nécessairement hors de moi. Le désir témoigne de la présence d'autrui en nous. Un être qui serait transparent à soi serait un être où il n'y aurait plus autrui. [...]
[...] LE DESIR FONDAMENTAL EST LE DESIR D'ETRE INSENSIBLE: LE DESIR ASPIRE A SON CONTRAIRE Le désir : trouble de l'âme (stoïcisme) Quand bien même nous serions rivés aux sens, il doit être possible du point de vue de la moralité de faire de ces sens un bon usage, c'est-à-dire de ne pas y consentir. Le voeu d'insensibilité a donc une signification morale. Ce qui est recherché, c'est l'apathie ou l'ataraxie (littéralement, l'absence de passions). Chez les Stoïciens, il faut dépouiller l'âme des désirs qui l'entourent. [...]
[...] Philosophie Peut-on désirer ne pas désirer ? Introduction Platon nous parle dans Phèdre d'une fureur qui va du corps à l'âme, pour la troubler d'humeurs malignes. Ce n'est pas l'amour tel qu'il le loue. Mais c'est une autre espèce de fureur, ou de délire, c'est un attrait qui agit du dehors, un emportement, bref un désir. Le trouble qu'il crée en nous peut entraîner le désir de s'en séparer. Le désir peut-il en d'autres termes aspirer à son contraire, c'est-à-dire à l'absence de désir? [...]
[...] Désirer ne pas désirer, n'est-ce pas encore un désir? Tout désir naît nécessairement de la condition sensible qu'est la nôtre. Désirer ne pas désirer, c'est quelque part désirer la mort, quitter ce qui fait notre humanité LE DESIR EST LE PROPRE DE L'HOMME Absence de désirs : signe de l'orgueil de l'homme (saint Augustin) L'autarcie, l'ataraxie prônées par les Stoïciens sont le signe d'un orgueil démesuré et d'une méprise évidente: avoir l'illusion de croire que nous pouvons rejeter ce qui est extérieur à nous sous prétexte que nous en avons la volonté. [...]
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