L'homme est un être de désir : c'est dire qu'il aspire à avoir davantage qu'il ne possède. On indique donc par là un manque, une faiblesse, qui serait le propre de l'homme. Faut-il considérer ainsi le désir, comme « la marque » c'est-à-dire l'indice, le signe qui témoigne de la « misère de l'homme », c'est-à-dire qui signale une faiblesse, une impuissance caractéristique de l'humanité ? (...)
[...] Le désir signale en l'homme une ambivalence. L'homme désire dans la mesure où il aspire à être ce qu'il n'est pas. Le désir est donc la marque d'une incomplétude et non pas d'une plénitude. Mais cette situation n'est pas misérable da,ns la mesure où elle n'est pas pour autant l'indice d'une radicale impuissance; car le désir, puisqu'il est élan dynamique, produit un perfectionnement, à défaut d'une perfection qui serait inhumaine. [...]
[...] C'est ce qu'il est lui-même qui est source de désir. Il ne faut donc pas calquer le désir sur le modèle d'un besoin, qui aurait ceci de particulier qu'il serait impossible de satisfaire. Comprenons ainsi que certains désirs sont susceptibles d'être satisfaits comme le sont les besoins: que l'homme ait des désirs ne le voue donc pas au malheur puisqu'il est possible de les réguler. C'est ainsi qu'Epicure nous invite surtout à ne pas céder à la démesure de certains désirs. [...]
[...] La conscience est ce pouvoir de prendre du recul qui impose une recherche, qui pousse à ne pas se satisfaire de ce qui nous est donné. L'homme est donc conscient de la fragilité de sa propre existence, dont il ne peut se satisfaire. Il n'est pas un animal, il n'est pas non plus un dieu: les dieux, écrit Platon dans Le banquet, sont divins précisément en ce sens qu'ils ne manquent rien, raison pour laquelle ils ne désirent pas. De ce fait, si les hommes désirent, c'est parce que la finitude et le manque sont leur lot. [...]
[...] III) Mais il y a là donc une énergie, une force motrice du désir, perpétuelle, qui n'est pas précisément l'image de la faiblesse et de l'impuissance, bien eu contraire. Ne faut-il pas plutôt voir alors dans le désir humain non pas tant la marque de la misère mais plutôt la condition de son propre épanouissement? C'est ce dont Epicure veut convaincre Ménécée dans la lettre qu'il adresse: ce n'est pas la désir qui est source de fragilité et de malheur mais seulement certains désirs, les désirs vains, ceux qui s'aveuglent sur leur objet, se condamnant ainsi de l'insatisfaction. [...]
[...] Le désir est-il la marque de la misére de l'homme? L'homme est un être de désir: c'est dire qu'il aspire à avoir davantage qu'il ne possède. On indique donc par là un manque, une faiblesse, qui serait le propre de l'homme. Faut-il considérer ainsi le désir, comme la marque c'est à dire l'indice, le signe qui témoigne de la misère de l'homme c'est-à-dire qui signale une faiblesse, une impuissance caractéristique de l'humanité? Le désir est-il la témoignage de ce qu'est la condition humaine, celle d'un être qui souffre de manquer et que cette indigence condamne au malheur? [...]
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