Le désir peut se comprendre comme une envie de possession. Dans ce cas, on en parle en termes d'avoir et de vouloir. Chaque homme est soumis au désir. Pourquoi ? On souhaite posséder ce que l'on n'a pas ou plus, et il manque toujours quelque chose à l'être humain. Cependant, notre connaissance n'est jamais absolue. Elle évolue constamment sans jamais devenir infinie ; donc le désir ne peut tenir compte de la connaissance. A-t-on besoin de connaître pour désirer ? Cela reviendrait à dire qu'on ne peut tout désirer. Peut-on limiter le désir à la connaissance si désirer c'est vouloir ce que l'on n'a pas ? Le rapport entre connaissance et désir est-il exclusif ? Si le désir excluait la connaissance, l'homme voudrait posséder un objet dont il ignore tout. Peut-on vraiment désirer dans ce cas-là ? Ainsi ne pourrions-nous pas nous demander si le désir n'inclut pas une connaissance préalable de son objet ? C'est pourquoi nous étudierons dans un premier temps les conséquences de la connaissance sur le désir pour ensuite s'attacher au caractère transcendant qu'apporte la connaissance au désir.
Si le désir suppose la connaissance alors on ne peut désirer autre chose que ce que l'on a déjà possédé. C'est pourquoi le désir pourrait être défini comme une frustration de ne plus avoir en possession cet objet. Puisqu'on l'a déjà possédé, pourquoi veut-on le reprendre ? En notre possession l'objet nous a fait ressentir la satisfaction de l'avoir mais aussi la joie et le plaisir. C'est donc pour retrouver ces sensations que l'on cherche de nouveau à le posséder. Pour Locke, « le malaise que ressent en lui un homme, en l'absence d'un objet dont la jouissance actuelle entraîne l'idée de joie, c'est ce que nous appelons le désir plus ou moins fort selon que le malaise est plus ou moins grand ». Le désir est un malaise, il est proportionnel au malaise. Son importance est définie selon la puissance du malaise (...)
[...] Certes on désire des objets mais nos désirs tendent vers autrui. En voulant les objets de l'autre, je souhaite le posséder. Tous mes désirs révèlent le désir de l'autre. Il est le désir absolu en tant qu'il représente l'inaccessible, l'impossible. On ne peut posséder autrui car cela serait le priver de sa liberté. Je réalise que je ne peux que posséder son corps, comme l'explique Sartre dans L'Etre et le néant, au moyen de la caresse. Seulement, à part son corps tout en lui reste inaccessible, au-delà de mes pouvoirs. [...]
[...] Pour pouvoir agir sans se tromper il faut restreindre le champ de notre volonté à celui de notre entendement. De cette manière on peut se créer une morale provisoire Le désir doit donc se limiter à cette morale et la respecter. Ainsi on réduit les risques d'indécision, de déception et de frustration. La connaissance n'est donc pas exclue dans le cadre du désir. Elle doit juste se limiter. De plus, Le désir est une source de connaissance. Comme elle, il est évolutif. [...]
[...] Ce désir qui passe par la connaissance mène à l'amour. Cependant, Platon précise que la connaissance reste limitée comme toute connaissance humaine. Elle se situe entre l'ignorance et le savoir car elle est inspirée par Eros, un démon (ni mortel, ni immortel). Plus on désire, plus on cherche à savoir. La connaissance ne peut aider le désir si elle en est l'origine, la condition. Dans ce cas, elle représente un obstacle au désir et souvent l'empêche d'être concret. Elle peut aussi le décevoir si elle fait partie de l'imagination. [...]
[...] Le désir suppose-t-il la connaissance préalable de son objet ? Le désir peut se comprendre comme une envie de possession. Dans ce cas, on en parle en termes d'avoir et de vouloir. Chaque homme est soumis au désir. Pourquoi ? On souhaite posséder ce que l'on n'a pas ou plus, et il manque toujours quelque chose à l'être humain. Cependant, notre connaissance n'est jamais absolue. Elle évolue constamment sans jamais devenir infinie ; donc le désir ne peut tenir compte de la connaissance. [...]
[...] Seulement, quand on le possède on acquiert une connaissance de l'objet, qui nous pousse à le reprendre quand on le perd, qui se développe. Cette connaissance varie selon les objets. Platon parle de ce phénomène sous le nom de dialectique ascendante de l'amour. Il la décrit dans Le Banquet. Cette dialectique, qui correspond à un langage, un dialogue, commence par le désir d'un corps puis de tous les corps, après on est amené à désirer une âme pour ensuite désirer toutes les âmes. On commence par désirer la beauté, puis le sensible et enfin l'intelligible. On arrive alors à l'amour de la pensée. [...]
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