Correction détaillée possible du sujet de dissertation de philosophie suivant : "Faut-il désirer l'impossible ?". Cette correction est extrêmement complète et permettra aux étudiants d'avoir un outil précieux lors de leur devoir maison. De plus cette correction pourra également servir de fiche de révision pour la méthodologie de la dissertation.
[...] Il y a ainsi deux modalités du possible : ce que je peux sûrement atteindre (les choses qui ne dépendent que de moi, mes pensées) et ce que je ne peux pas atteindre sûrement, auquel je devrai renoncer. En réglant le désirable sur l'accessible, je change mon rapport au monde : je substitue à un pouvoir plus étendu et incertain, un pouvoir restreint mais certain. Au lieu de faire l'expérience de la déception, témoignage de mon impuissance à satisfaire mon désir et à changer le monde, je connais le contentement qui résulte du pouvoir sur soi-même. - Il est donc vain selon Descartes de désirer avec passion les choses qui ne dépendent pas de nous (art. 145). [...]
[...] Le désir de l'impossible n'est-il pas finalement utile ? - Le problème soulevé par l'intitulé du sujet concerne donc l'attitude à adopter face à un double écueil : celui qui consiste à ne pas savoir maîtriser ses propres désirs (désir intempérant et capricieux), celui qui consiste à ne désirer que ce qui est (désir conformiste). La question posée est donc avant tout pratique ou morale : il s'agit de s'interroger sur les buts que nous nous assignons et sur la manière dont il faut conduire son existence. [...]
[...] - Faut-il désirer l'impossible ? Si le désir illimité nous a d'abord semblé incarner le désir libre et authentique par excellence (1ère partie), il s'est révélé par la suite comme un désir creux, aliéné, malheureux : l'homme intempérant est esclave de lui-même et vit sous le régime de la passion et de la frustration permanente. Dès lors, si l'on peut désirer l'impossible (tel est souvent le cas), le désir intempérant, comme première manifestation du désir serf, n'est pas pour autant cela même que recherche le sage. [...]
[...] Le désir de l'impossible se réduit-il à une figure de l'aliénation et de la souffrance ? Oui, si l'impossible désigne l'objet de nos désirs capricieux, incapables de se mesurer à l'ordre du monde. Oui, si le désir est manque ou nostalgie d'une plénitude éternelle. Mais ne s'agit-il pas là, comme le montre Spinoza dans la troisième partie de L'Ethique, non du désir dans son ensemble, mais du désir aveugle, ignorant des causes qui le déterminent ? - L'exemple de l'utopie en politique permet d'insister sur le rôle tout à fait essentiel que joue l'idée d'impossible. [...]
[...] Or, si l'impossible est l'objet par excellence du désir, quelles conséquences en tirer dans le domaine des fins ? II) IL NE FAUT PAS DESIRER L'IMPOSSIBLE MAIS CE QUI DEPEND DE NOUS - Désirer l'impossible n'est-ce pas, en réalité, désirer ce qui ne dépend pas de nous et s'exposer à la souffrance de la frustration perpétuelle ? Le désir de l'impossible, qui nous avait d'abord paru incarner la figure du désir courageux, libre, émancipé des contraintes et des pesanteurs sociales, n'est-il pas plutôt un désir aliéné, intempérant et finalement esclave de lui-même ? [...]
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