Il existe une tendance universelle et naturelle du désir chez l'homme. L'homme est un être de désir. Il est dans sa nature profonde de désirer. Cependant, on peut se demander si ce processus intellectuel est sans fin. Le désir de l'homme peut-il être pleinement satisfait et, par conséquent, ne plus avoir de raison d'être ? Le désir peut-il être contenu dans un cadre ? Tout d'abord, il faut s'intéresser à la notion de désir. Qu'est-ce que le désir ? Il peut être assimilé à une tendance consciente vers un objet jugé ou imaginé bon, c'est-à-dire source possible de satisfaction ou de bonheur. Le désir se définit donc comme une recherche de plaisir. Mais le désir est de nature sensible, affective et subjective : il est ainsi indépendant de notre raison et se révèle particulier, personnel. Chaque être de désir aura ses désirs propres [...]
[...] Cette déception est établie comme reconnu, car le moment d'excitation est terminé. Le désir suivant n'est pas encore une déception, car l'homme ne sait pas encore que son désir le conduit nécessairement à une déception. C'est une réaction en chaîne : chaque désir devient déception une fois réalisé, et conduit à un nouveau désir, qui lui mène deviendra déception. Ce cycle sans fin montre ainsi que la satisfaction n'est pas une réelle limite au désir, elle est au contraire une impulsion vers un désir plus fort, plus puissant. [...]
[...] Pour être illimité, le désir en fait, besoin qu'on lui impose des limites, qu'on tente en tout cas de les lui imposer car, sans entrave, le désir n'est pas. Le désir, alimenté par le contexte social, est illimité pour peu que l'individu lui-même ne le laisse pas brider par la censure et qu'il se l'autorise. Le désir enfin est illimité parce qu'il s'auto-alimente et se renouvelle constamment. Le désir étant inhérent à la nature humaine ne peut-on donc raisonnablement supposer qu'il ne pourra prendre fin qu'avec la disparition de l'homme ? [...]
[...] On jouit moins de ce qu'on obtient que de ce qu'on espère, et l'on n'est heureux qu'avant d'être heureux. Ainsi en est-il du désir sexuel. Une fois assouvi, celui-ci disparaît. Don Juan, gouverné tout entier par ses désirs, va de conquête en conquête mais ses désirs une fois assouvis le laisse vide. Il est plus heureux dans la traque que dans la possession. C'est d'ailleurs dans cette idée que Pascal écrira dans Pensées On aime mieux la chasse que la prise Le désir satisfait s'éteint. [...]
[...] D'autre part, il faut analyser les limites de la satisfaction du désir. La satisfaction marque l'aboutissement d'un désir, mais marque-t- elle l'aboutissement du désir ? Etudions pour cela l'effet de la satisfaction sur le désir. La satisfaction termine le désir, mais tous les désirs sont-ils pour autant satisfaits ? Il paraît difficile de penser que chaque désir peut-être comblé, tant ils sont nombreux et de natures variés. Ainsi, Schopenhauer, dans son ouvrage intitulé le Monde comme volonté et comme représentation, expliquer l'effet de la satisfaction sur le désir : La satisfaction y met fin; mais pour un désir qui est satisfait, dix au moins sont contrariés; de plus, le désir est long, et ses exigences tendent à l'infini; la satisfaction est courte, et elle est parcimonieusement mesurée. [...]
[...] Le désir est illimité] Plusieurs facteurs laissent penser que le désir est illimité. Ne peut- il être stimulé, par la publicité notamment, qui tend à créer de nouveaux désirs ? De plus, n'est-ce pas en cessant de se censurer lui-même que l'homme libère ses désirs ? Enfin, le désir ne s'alimente-t-il pas lui-même ? Les facteurs stimulant le désir sont aujourd'hui très nombreux: la publicité, la télévision, la société dans laquelle nous vivons en font partie. Ainsi, la publicité est désormais omniprésente, dans la rue, les magasins, à la radio, à la télévision : pas moyen d'y échapper, or la publicité est créatrice de nouveaux désirs, de possession, la plupart du temps. [...]
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