Habituellement on définit le philosophe comme un personnage qui répond à tout propos par une question, et fait preuve d'un esprit critique. En effet il se méfie des apparences trompeuses et pratique une mise en doute méthodique de notre conception du monde, visant à transformer nos opinions en jugements fondés. Ainsi même s'il est difficile de déterminer en général ce qui caractérise la philosophie, on peut au moins admettre que tout philosophe entretient, un rapport privilégié avec la raison et paraît toujours prêt à douter de ce que les autres admettent spontanément. Cette image convenue correspond-elle à la réalité de l'attitude philosophique ? Celle-ci découle-t-elle de la décision de ne jamais croire ? (...)
[...] N'est-ce pas en cela que l'attitude philosophique se distingue nettement de celle du religieux ou du sophiste, désireux de produire des effets de croyances ? Le scepticisme désigne des courants philosophiques multiples. Il y a un scepticisme antique et un scepticisme moderne. Le scepticisme est en quelque sorte une généralisation du doute. En effet pour les sceptiques je ne suis sûr de rien et je suis sans cesse trompé par mes sens. Ainsi la recherche de la vérité n'a pas de terme, je ne peux jamais croire avoir atteint le vrai. [...]
[...] Souvent la critique devance un nouveau dogme philosophique, un nouveau système : par exemple le système kantien. Enfin en fonction de ce nouveau dogme et des vérités qu'il met en lumière, il faut se demander si le philosophe n'est pas dans une relation de croyance. Le philosophe a souvent le rôle du critique des opinions et des croyances. Cette position spéciale a contribué à donner au philosophe l'image du sceptique, c'est-à-dire de celui dont les convictions et les croyances doivent toujours être soumises à l'examen critique de la raison. [...]
[...] L'attitude philosophique peut-elle être définie par la décision de ne jamais croire ? Habituellement on définit le philosophe comme un personnage qui répond à tout propos par une question, et fait preuve d'un esprit critique. En effet il se méfie des apparences trompeuses et pratique une mise en doute méthodique de notre conception du monde, visant à transformer nos opinions en jugements fondés. Ainsi même s'il est difficile de déterminer en général ce qui caractérise la philosophie, on peut au moins admettre que tout philosophe entretient, un rapport privilégié avec la raison et paraît toujours prêt à douter de ce que les autres admettent spontanément. [...]
[...] Toute philosophie, après Descartes, reprend la nécessité d'un moment de remise en doute. La critique, la remise en question, devient la manière d'opérer de la philosophie. Ainsi l'étonnement d'Aristote ou le doute de Descartes sont les points de départ de l'attitude philosophique qui consiste donc bien dans le refus de tenir pour vrai ce en quoi il est possible d'imaginer le moindre doute. Ce doute est méthodique, il repose sur un questionnement en profondeur, c'est-à- dire une réflexion patiente, volontaire et radicale surpassant les simplicités apparentes, mais aussi sur un questionnement authentique consistant en un effort personnel, constant et permanent pour atteindre la vérité et par suite s'émanciper comme le pense Kant et enfin sur un questionnement reposant sur des arguments rationnels visant à convaincre ou à persuader. [...]
[...] La philosophie a t-elle besoin de croire qu'elle parviendra au vrai ? Si elle en est incapable, c'est qu'elle a abandonné cette prétention. C'est la science qui prétend aujourd'hui dire le vrai, mais pour la science comme pour la philosophie, en ce qui concerne ce qu'ils découvrent, les mêmes difficultés existent quant à la valeur accordée à la vérité. Si le moteur de la philosophie est le doute, le désir de vérité et l'espérance d'y parvenir doivent être le moteur du doute. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture