Selon Baruch Spinoza, philosophe hollandais du XVIIe siècle, le désir est l'essence même de l'homme. En effet, c'est dans le désir que l'homme va pouvoir se distinguer de l'animalité. Le désir semble donc correspondre à la véritable nature de l'homme ...
[...] Un désir peut-il être en lui-même responsable d'une quelconque chose ? Ou en tant que pulsion immédiate n'a-t-il aucune responsabilité, donc aucune culpabilité ? Tout d'abord nous verrons que le désir est l'essence même de l'homme, qu'il est dans la nature de l'homme de désirer et que le désir est d'ailleurs nécessaire pour l'homme (même s'il peut paraître coupable parfois) puisqu'il lui permet de réaliser son existence en tant qu'existence humaine et non pas en tant que vie simplement animale, puis nous envisagerons le fait que nos désirs ne peuvent pas être coupables puisqu'ils sont immédiats, ne relèvent pas du domaine de la volonté, et que leur nature n'est pas contrôlable par l'homme qui les ressent, enfin, nous aborderons le thème de la culpabilité, en effet, par notre liberté, par notre pouvoir de dire oui ou non, même si nous ne sommes pas responsables de nos désirs, nous sommes responsables des actions qu'ils entraînent et qui, elles, peuvent indéniablement être coupables. [...]
[...] Toutefois, si sous ce prétexte nous refoulons nos désirs c'est peut être alors notre liberté qui est remise en question. La violence du désir peut parfois inquiéter, mais une morale qui chercherait à supprimer le désir ressemble à une sorte de suicide. Si vivre c'est désirer, cesser de désirer c'est en quelque sorte mourir. Nier le désir, ce serait en même temps nier notre affirmation, notre volonté d'être, ce serait presque retourner à l'état animal, qui se satisfait de ses besoins sans but d'expansion. [...]
[...] Selon Platon, le désir est par nature idéaliste. Il veut le meilleur et le parfait, il tend vers le meilleur et le parfait, même s'il n'arrive pas toujours à ses fins. Le désir est traversé d'un élan vers la perfection. De ce fait, le désir, par ses motivations nobles que sont le plaisir ou le bonheur ne peut pas être accusé de mauvaises intentions, même si pour sa propre défense, l'homme se complaît à accuser certains de ses désirs au lieu de se remettre en question lui-même. [...]
[...] En effet, c'est dans le désir que l'homme va pouvoir se distinguer de l'animalité. Le désir semble donc correspondre à la véritable nature de l'homme, et dans ce cas il devient alors essentiel pour l'existence humaine, existence qui, pour sa part et contrairement à une existence animale, ne se limite pas seulement à la satisfaction des besoins vitaux. D'ailleurs si à travers mon désir je donne de la valeur à certaines choses cela signifie donc que l'activité même du désir a de la valeur : Ce n'est pas parce que les choses sont bonnes que nous les désirons, c'est parce que nous les désirons qu'elles sont bonnes. [...]
[...] Or le désir est immédiat et l'on constate aisément que la volonté est bien souvent impuissante à changer un désir qu'elle n'a pas voulu, car le désir est une pulsion immédiate qui semble trouver son origine dans l'inconscient du sujet. A partir de cette constatation, peut-on réellement affirmer que les conditions de la culpabilité sont réunies en ce qui concerne le désir ? Il semble à juste titre que non. En effet, l'identification du désir à la volonté est impossible. [...]
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