Croire consiste à considérer indéniablement vrai, c'est-à-dire conforme à la réalité l'objet de la croyance. Or, cette définition du terme croire ne saurait convenir à la confiance que l'on a en un ami, et que l'on formule parfois : « Je crois en toi. ».
Cela se justifie par la force du lien unissant le verbe croire et le domaine du religieux à proprement dit. De fait, c'est à partir de cette dimension religieuse que notre étude s'orientera (...)
[...] En premier lieu, elle s'attardera sur la nature de l'objet de la croyance, puis en second lieu elle s'attachera à cerner la nature de la croyance en tant que telle pour enfin déterminer en quoi la croyance est elle révélatrice des hommes et sur quels pans de la nature humaine creuse- t-elle ses fondations. I. A quoi croit-on ? La Croyance en une puissance supérieure à l'homme est au centre de nombre de civilisations, pour ne pas dire toutes. Toutefois, quelque soit la civilisation, la supériorité et la toute puissance restent une constante dans l'appréhension de ces puissances par les hommes. [...]
[...] En effet, quoi de mieux, pour faire se taire un homme que de le persuader qu'une fois sa vie sur Terre achevée, il en commencera une existence de joie et d'équité? D'un tout autre avis, Freud a avancé une autre explication à la croyance des hommes : par la faute d'un manque d'amour étant enfant, l'individu se tourne vers Dieu. L'individu transfert la figure du parent sur Dieu et se sent ainsi protégé et surveillé par cette sorte de parent que constitue Dieu dans son omniscience et son omnipotence. [...]
[...] Quelles sont les causalités psychologiques et sociales de la croyance ? Si la crainte de la mort et de l'inconnu qu'elle représente est effectivement une des thèses avancées pour justifier l'existence de la foi religieuse chez l'homme, elle n'est cependant pas la seule envisageable. La psychologie et la sociologie, en tant que sciences humaines, apportent elles aussi des éclairages sur le sujet. Une des premières études sociologiques sur les comportements religieux, effectuée dans les années cinquante nous apprend que pratique religieuse et sentiment d'appartenance à une communauté sont quasi- indissociables, mais qu'en revanche, pratique et croyance n'allaient pas toujours de paire. [...]
[...] Dans le cadre de la croyance religieuse, la vie s'instrumentalise car elle est supposée préparer la mort. En un sens, chaque croyant pratiquant prépare son avenir et croit non seulement à l'objet de son culte, mais également en la capacité qu'a celui-ci à lui garantir avec justice et équité un futur conforme à ses attentes. De fait, on peut considérer que c'est d'avantage par le réconfort moral qu'apporte la certitude de pouvoir influer sur leur devenir une fois morts par le biais de leurs cultes que les hommes sont attirés lorsqu'ils s'adonnent à des pratiques religieuses. [...]
[...] Il s'agit donc aussi pour l'homme de trouver une échappatoire à son unicité isolante et un modèle de vie bien ancré, auquel s'appuyer. Karl Marx, quant à lui, a exploré une autre dimension du culte religieux et de son versant sociologique. En effet au XIXème siècle, il disait à propos de la pratique du Christianisme dans le cadre de la lutte des classes en Europe industrialisée qu'elle était l'opium du peuple du fait de l'idéal d'équité dans une vie future et des promesses d'un juste retour des choses dans la mort qu'elle renvoie. [...]
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