La morale est ce qui permet de juger des actes selon des principes et de dire si ceux-ci sont bons ou mauvais. Le terme « implicitement » implique que la morale soit dans l'essence même de la conscience et que lorsque l'on parle de conscience on parle également de morale. L'enjeu est donc de savoir si malgré l'évolution de son acception, le mot « conscience » est toujours lié à la morale et si oui par quels moyens. Afin de répondre à la problématique posée, il faudra séparer la conscience dans son sens moral de la conscience « en général » pour ensuite se questionner sur l'éveil de la conscience (...)
[...] Elle donne en quelque sorte des ordres pour que l'homme agisse de telle ou telle manière. Mais l'homme n'est pas forcé de l'écouter, elle est toujours présente, lui parle sans cesse, mais ce n'est pas pour autant qu'il agit toujours comme elle le lui dit. C'est pour cette raison qu'un homme peut agir mal. Il peut feindre de ne pas entendre sa conscience ou alors lui donner tort et agir selon ses propres intérêts. La présence d'une conscience chez l'homme n'implique pas que toutes ses actions vont être morales. [...]
[...] Toute conscience est-elle implicitement morale ? Au cours de l'Histoire, il n'est pas rare de voir des mots évoluer dans leur signification ou leur usage comme c'est le cas notamment du mot conscience qui a depuis l'Antiquité eu une dimension morale et qui signifiait de se prendre soi même à témoin, et qui depuis L'essai sur l'entendement humain de Locke, a pris une signification plus large et signifie penser par soi même. Peut-on dire pour autant que le mot conscience ait perdu son sens premier ? [...]
[...] Cette entité c'est sa conscience. Mais la conscience n'existe pas en elle-même, elle n'aurait aucun sens si elle existait pour elle-même car elle n'aurait alors rien à juger ni rien sur quoi réfléchir, elle est donc relation avec une chose, un acte : "toute conscience est conscience de quelque chose" disait Husserl. En effet, elle se situe entre le moi de l'homme et cette chose. Elle n'est donc pas centrée sur l'homme ni n'est sa propriété, l'homme ne doit avoir aucun pouvoir pour l'influencer. [...]
[...] La conscience est volonté, elle est réflexion. C'est la raison pour laquelle elle a cessé d'être associée à des préceptes moraux depuis plusieurs siècles. En effet, les préceptes moraux ne sont pour la plupart pas expliqués et relèvent le plus souvent du dogmatisme : c'est ce qu'il faut faire et il n'y a pas à discuter. Or, la conscience, en opposition à l'inconscience qui est l'état de ne pas être éveillé, est active, elle se questionne sans cesse, se remet en question, cherche le pourquoi des choses. [...]
[...] La conscience c'est donc une réflexion, le fait de penser. Cela suppose de l'intentionnalité, de la volonté, car il faut avoir envie de mener une réflexion ou en ressentir le besoin, mais en aucun cas il n'est possible d'être passif. Il est nécessaire d'avoir la volonté de revenir sur ce que l'on a fait, sur ses actes ou ses paroles. L'homme est alors conscient d'être conscient, c'est à dire que bien qu'il n'ait aucune certitude, ce dont il est sûr c'est qu'il pense, qu'il réfléchit. [...]
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