Dans la langue française, le mot "conscience" est polysémique : "avoir bonne conscience" se rapporte au sens moral, au terme "Gewissen" en allemand ; "prendre conscience'' se rapporte à l'aspect psychologique de la conscience, au "Bewusstsein" allemand.
De "prendre conscience" à "avoir bonne conscience", il y a une marge, un intermédiaire, qui est la conscience de soi-même. Et en effet, le terme "conscience", même en son sens le plus psychologique le plus simple, est toujours déjà "conscience de soi" : "La conscience est toujours conscience de soi", Jean-Paul Sartre.
Donc, la conscience implique une forme élémentaire de connaissance (...)
[...] Par conséquent, les idées innées sont vraies puisqu'elles ne peuvent venir que du Dieu vrai. Tel est le motif cartésien de la ''véracité divine'' par lequel est définitivement écartée l'hypothèse du malin génie. Quant à la perception sensible que j'ai du monde, je remarque bien des changements, beaucoup d'inconsistance; toutes choses qui justifiaient de mettre en doute la réalité de ce monde. Toutefois, j'y perçois aussi des élèments permanents, c'est-à-dire des rapports logiques entre des élèments, des relations quantifiables, c'est-à-dire des relations de type mathématique. [...]
[...] Descartes présente ce projet selon deux métaphores : d'une part la métaphore de la concaténation, c'est-à-dire de cette opération par laquelle on constitue une chaîne en associant solidemment les maillons entre eux (la science doit donc être une ''chaîne de raisons'', de démonstrations, une chaîne déductive); d'autre part la métaphore de l'édifice déductif où chaque pierre est solidemment assurée par les autres. La question est alors de savoir quelle sera la connaissance initiale qui, par définition, ne sera pas démontrée. Donc, autrement dit, à quel point d'ancrage fixer la chaîne des connaissances ? [...]
[...] C'est ce que reconnaîtra, à l'autre bout de cette science moderne, la mathématique du 20ème siècle : la logique est indécidable (cf la partie du cours. sur les mathématiques) Mais il faut aussi observer que le cercle qui caractérise ce moment de la pensée cartésienne est la répétition de cet autre cercle, dont Descartes prétendait sortir, ainsi qu'il en parle dans l'épître précédant les Méditations métaphysiques. Cet autre cercle consiste en ceci : d'une part on dit qu'il faut croire que Dieu existe parce que c'est écrit dans les Ecritures Saintes et d'autre part il est dit que les Ecritures Saintes sont vraies parce qu'elles viennent de Dieu. [...]
[...] Du reste, si la perfection se divisait entre deux êtres, alors chacun manquerait de la perfection que l'autre posséde et ne serait donc pas Dieu (mais ce raisonnement fait déjà de la perfection une qualité et non plus une essence). Par conséquent, pour le sujet qui conçoit et connaît sa propre imperfection, il faut bien qu'il y ait quelque chose de telle que la perfection. Cette perfection, une et totale, voilà ce qu'est Dieu. Autrement dit l'infiniment parfait. Ce monothéïsme cartésien doit se comprendre ontologiquement comme unité de la perfection. Il va permettre maintenant de démontrer la vérité des idées innées. [...]
[...] Une proposition sera donc vraie lorsqu'elle sera adéquate à ce qui se passe dans la réalité. En effet, je dois pour chaque phénoméne pouvoir trouver la loi selon ce phénomène est produit. La vérité est donc l'adéquation de la chose et de la pensée. La réalité empirique doit donc confirmer ce qui est pensé logiquement et mathématiquement. Mais une fois établie cette adéquation de la chose et de la pensée à propos d'un phénomène, on peut être assuré d'avoir trouvé la vérité de ce phénomène. [...]
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