Etre certain de faire les bons choix aux bons moments, peut-être est-ce là la véritable confiance en soi. Oui, mais cela pose un problème non négligeable. Je peux être on ne peut plus sûr de moi, c'est-à-dire faire preuve de confiance en moi, inébranlable, il n'empêche que je peux avoir tort. Je peux en effet être sûr mais ne pas être capable, d'où une certaine dangerosité de la confiance en soi, car enfin elle peut me donner l'illusion d'une capacité qui n'est pas mienne et dont les conséquences peuvent être mauvaises (...)
[...] Illustrons cela par un exemple. Dans La Chute d'Albert Camus, l'homme est sur un pont, il sait de source sure, grâce au bruit de l'eau et aux circonstances qui l'entourent que la fille sur le pont n'y est plus. Elle a sauté. Cet homme est là, sur ce même pont, il tourne le dos à l'évènement, la peur le saisit. Qui l'aurait cru ? Ce personnage décrit comme une personne on ne peut plus sure d'elle, dont la confiance en soi n'a jamais failli ni fait défaut à l'intéressé, se trouve d'un coup réduite à néant. [...]
[...] Il ne jurera ensuite que par cela. Ainsi la bonne image de soi que nous confère les autres aident à l'entretien d'une confiance propre qui permet d'atteindre certains objectifs. Ainsi, nous pouvons conclure que l'imprévu met à mal la confiance en soi qui n'est en réalité que l'illusion d'une connaissance propre de sa personne mais qui cependant paraît naturelle. La cause de ces propos est que la confiance en soi n'est en fait que relation à autrui, qui m'aide à me surpasser. [...]
[...] La confiance en soi peut être alors la conséquence de l'amour propre. Horu ne voulant pas perdre le regard attentionné de Sophie part désormais en guerre avec l'intention d'en revenir vivant. Il veut en sortir vivant car il croit non pas en lui mais en cette jeune fille, Sophie. Il croit en ce qu'elle croit c'est-à-dire qu'il croit finalement en lui. L'amour des autres pourrait ainsi procurer l'amour de soi qui à son tour serait à la source d'une confiance en soi. [...]
[...] Nous trouvons peut-être dans ce personnage d'Horu la preuve que la confiance en soi est un rapport aux autres. Toute sa vie, il a vécu dans la brume, fuyant la colère d'autres puissances que lui, choisissant la vie en ermite, oubliant le sens d'une possible confiance en lui. L'état d'esprit du personnage passe de cet extrême à l'autre sous le regard de Sophie. Jeune fille que Miyazaki présente comme l'innocence même, c'est l'amour de celle-ci pour Horu et la conscience qu'en aura ce dernier qui permettra l'évolution du personnage vers une intégrale confiance en lui. [...]
[...] J'accorde finalement ma foi en quelque sorte à un être que je ne connais pas : moi. C'est peut-être la définition de la confiance en soi. Je serais ainsi autre que moi-même, au même titre que si je faisais confiance à mon voisin dans la mesure où ses réactions ne sont pas plus prévisibles que les miennes face au danger, par exemple, ou à l'amour. La confiance en soi est l'illusion d'une connaissance propre. Cette illusion ne provient pas de ma connaissance dans l'absolu de ma personne. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture