Dissertation de philosophique dont la problématique est de savoir ce qu'on peut désigner par le terme de "classique".
[...] On peut estimer que l'art contemporain rompt avec cette idée et estime que l'expressivité, qui fait le pouvoir signifiant du Beau, ne nécessite pas ces règles strictes d'équilibre et d'harmonie. Par ailleurs, cette présence de règles peut apparaître comme une entrave à la liberté nécessaire à la création. En effet, s'il s'agit d'appliquer des règles précises, le mérite de l'artiste ne diffère pas de celui de l'artisan, dans la mesure où il lui suffit d'apprendre des techniques et de les appliquer pour obtenir une belle œuvre d'art. [...]
[...] Ainsi Kant affirme que le beau est sans concept. Dès lors, comment établir des règles pour produire du beau puisqu'il est impossible de définir ce qu'est le Beau en soi ? La volonté de l'art classique à imposer des règles à l'art apparaît donc non seulement contraire à la liberté de la création mais en plus illusoire puisque les normes qu'elle prescrit n'ont pas de valeur absolue, sont plus ou moins arbitraires. Pour autant, la notion de beau doit-elle être totalement relativisée ? [...]
[...] Dès lors c'est l'artiste qui fait de l'objet technique de l'art, en le désignant comme tel. Un tel artiste ne crée pas véritablement ; il se contente de créer des concepts. En ce sens, la formule de Ionesco dans Notes et contre-notes, Tout vrai créateur est classique renvoie à l'idée que seul l'artiste classique va véritablement créer là où l'artiste non classique va davantage chercher une exposition d'objets qui ne sont pas d'ordinaire considérés comme des œuvres d'art mais qui le deviennent par la différence d'exposition. [...]
[...] L'artiste serait alors tel un artisan dont le talent réside dans sa capacité à appliquer des méthodes pour représenter le plus fidèlement un objet naturel. La liberté de la création se trouve fortement contrariée puisque l'artiste doit respecter de nombreuses contraintes. Ainsi Hegel affirme que l'imitation de la nature c'est priver l'art de sa liberté Si l'imitation de la Nature était l'essence des arts, la plupart d'entre eux n'auraient plus de sens aujourd'hui avec l'apparition de nouvelles techniques. Par exemple, avec l'apparition de la photographie la peinture aurait dû disparaître. [...]
[...] Beaucoup d'artistes se disent ainsi inspirés par la beauté naturelle, ce qui leur permettra d'être eux-mêmes inimitables. La beauté naturelle n'est d'ailleurs pas considérée comme la beauté idéale car l'artiste doit avoir une idée de perfection supérieure à celle présente dans la Nature, comme le dit Winckelmann dans ses Pensées sur l'imitation des œuvres grecques en peinture et en sculpture. Il est même préférable de s'inspirer des œuvres des Anciens, qui ont su mieux exprimer cette idée de perfection dans leurs œuvres, que de la Nature, qui est un modèle moins aisé à manier. [...]
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