Le terme de bonheur vient du terme "heur", qui signifie la bonne fortune, la chance. A cela, on rajoute un préfixe, qui est soit bon- soit mal-, selon que ce soit une bonne ou mauvaise augure, chance ou fortune. Le bonheur serait donc le fait d'avoir le moins de malheurs possibles, puisque les deux termes s'opposent. De plus, l'idée de chance suggérée par l'étymologie du terme, suggère qu'un fatum prédétermine le bonheur des individus, sans qu'ils ne puissent rien y changer (...)
[...] Après avoir examiné les conditions de possibilité du bonheur, il convient de discuter la dernière phrase de l'ouvrage d'Œdipe roi, selon laquelle il ne faut proclamer aucun homme heureux avant qu'il ait atteint le terme de sa vie L'exemple de Solon dans les Enquêtes d'Hérodote, à qui Crésus demande quel est l'homme le plus heureux que vous ayez connu ? et à qui il répond l'homme qui connait une belle mort est celui que vous cherchez va dans le même sens que la citation d'Œdipe Roi. [...]
[...] Pour cette raison, il est impossible de juger avant la mort d'un homme, et la prise de recul et la vision sur le long terme que cela implique, de parler de bonheur. On peut cependant parler de tristesse, de chagrin, de joie, de peines, d'émotions, mais la notion de bonheur est bien plus poussée qu'elle ne semble l'être. Kant estime que la durée est une composante essentielle du bonheur. La religion chrétienne accorde une place extrêmement importante à la mort de l'individu dans l'accomplissement du bonheur. [...]
[...] Œdipe a beau avoir eu l'illusion de mener une vie heureuse parce que remplie de plaisirs et de joies, mais il n'en a pas réellement ainsi. Il semble donc y avoir une distinction entre le plaisir à l'instant présent, et le bonheur, qui lui serait plus à envisager à long terme. En effet, un homme peut, à de nombreuses reprises, jouir de plaisirs divers et variés, autant matériels que spirituels, mais cela fait il pour autant le bonheur ? Le bonheur est différent de la joie que nous tirons du résultat d'une action, ou pendant une action, de l'explosion émotionnelle de la satisfaction d'un désir longtemps porté. [...]
[...] L'homme qui doit être heureux doit savoir jouir de l'instant présent, et savoir comment gérer ses plaisirs, en les repoussant ou en en abusant. La recherche du bonheur est incontournable pour l'homme, elle fait partie de ses buts premiers. En effet, l'image véhiculée par le terme de bonheur est celle d'une vie agréable, sans souffrance ni douleur. Les épicuriens par exemple considèrent que le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse Ils prônent donc un certain art de vie pouvant conduire au bonheur, qui suppose une distinction entre ce qui est bon ou mauvais pour le bonheur des hommes. [...]
[...] Le bonheur constituerait donc un état stable, que le sujet ne saurait perdre puisqu'il est définitif une fois qu'on l'a acquis. Il insiste donc ici sur la stabilité des actions vertueuses qui sont la base même du bonheur, en effet, le bonheur dépend de nous, et pas des circonstances favorables ou défavorables de la vie. Il définit le bien par la vertu et l'humain par le rationnel, or comme la vertu est un état déterminé par une règle rationnelle, il s'en suit donc que le rationnel définit le bonheur. [...]
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