Les philosophes stoïciens se méfiaient de l'amour car, disaient-ils, le propre de celui-ci, comme de toutes les passions, est d'aveugler. Combien de poèmes d'amour ne sont en fait que plaintes, lamentations contre la cruauté du coeur de l'être aimé.
L'amour et les passions sont-ils des obstacles à l'élaboration de la pensée rationnelle comme s'il devait exister un règne sans partage du bien penser comme idéal de la toute puissante raison ? (...)
[...] Toute affirmation passe par une négation. C'est ainsi que pour élaborer des concepts, il ne faut pas accepter le réel tel quel, il faut au contraire classifier le désordre de nos sensations, ce que suggère cette formule de Spinoza : omnis determinatio est negatio. Mais derrière le prestige de la raison se cache parfois les intransigeances du rationalisme : bien penser, ce serait à la fois développer une pensée juste car justifiée et une pensée moralement correcte ; de sorte que bien penser, ce serait penser conformément à une norme, à une logique intangible. [...]
[...] K t'a Pour bien penser, faut-il ne rien aimer ? Les philosophes stoïciens se méfiaient de l'amour car, disaient-ils, le propre de celui-ci, comme de toutes les passions, est d'aveugler. Combien de poèmes d'amour ne sont en fait que plaintes, lamentations contre la cruauté du cœur de l'être aimé. L'amour et les passions sont-ils des obstacles à l'élaboration de la pensée rationnelle comme s'il devait exister un règne sans partage du bien penser comme idéal de la toute puissante raison ? [...]
[...] Toute pensée baigne dans le double langage de la raison et de la passion ou, comme aurait pu l'écrire Nietzsche et selon sa propre terminologie, dans le double cadre d'une tendance apollinienne et dionysiaque. A trop vouloir faire l'apologie de la raison, on a assisté à un retour en force de l'amour et de l'affectivité avec le cortège de délires qui les accompagne. La raison ne saurait finalement être pleinement aveugle aux injonctions du cœur même si elle en ignore le plus souvent les raisons profondes, selon le mot de Pascal. [...]
[...] Pour bien juger d'un fait, que ce soit en histoire ou au tribunal. Il ne faut pas être partie prenante sinon le jugement serait irrémédiablement faussé. II convient toutefois de se demander si le fait de bien penser se réduit à cette neutralité affichée et d'autre part si celle- ci est bien compatible avec l'homme dans la découverte même de l'acte de penser ? La pensée distingue l'homme des animaux, affirmait Aristote. Mais l'homme est également caractérisé par ses sentiments et parmi eux, l'amour qu'il est le seul à posséder et à exploiter comme tel. [...]
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