Autrui est une notion indispensable à connaître puisque nous sommes chaque jour confrontés à des centaines d'autres Moi, d'autres consciences dont nous devons tenir compte pour agir en fonction de leurs aspirations, désirs, relations, actions...
Comme toute notion philosophique, l'idée d'autrui est ambiguë dans le sens où plusieurs théories se confrontent à ce sujet et qu'elle possède des avantages et des inconvénients, des atouts et des défauts que nous allons nous efforcer de définir. Autrui est-il indispensable et bénéfique au Moi ou au contraire serait-il à craindre ? (...)
[...] Cependant son absence est tout aussi redoutable. Le Cogito Ergo Sum Je pense donc je suis de René Descartes exclut totalement l'idée d'autrui dans notre conscience. Cependant, le besoin que nous avons d'autrui nous montre que c'est inexact : chaque moi a besoin d'autrui pour s'objectiver, c'est-à-dire se placer devant soi, pour se représenter lui-même. Sartre le résume parfaitement : Autrui est le médiateur entre moi et moi-même Pour avoir une conscience de soi-même, il faut qu'autrui nous reconnaisse en tant qu'être humain possédant une conscience, en tant que semblable. [...]
[...] Autrui est-il indispensable et bénéfique au Moi ou au contraire serait-il à craindre ? Au sens étymologique, autrui a deux provenances latines : alter, altus, c'est-à-dire l'autre au sens d'étranger, et alter ego, l'autre moi, c'est-à-dire une identité avec une différence qu'on ne peut supprimer, ce qui nous ramène à l'idée de semblable. C'est dans cette double signification que réside toute l'ambiguïté de la notion : autrui est à la fois l'étranger, l'inconnu dont nous tendons spontanément à nous méfier, mais aussi le semblable chez qui nous reconnaissons certaines de nos propres caractéristiques, avec lequel nous partageons le sentiment d'appartenance à un même groupe. [...]
[...] De plus, quand je suis seule je suis l'unique centre de référence, toutes les distances se définissent à partir et par rapport à moi, mais si autrui arrive, il déplie ses propres distances autour de lui et je sens que les choses fuient vers lui. Cela peut provoquer ma jalousie, un sentiment d'empiétement de mon territoire Cependant cela peut aussi permettre de relativiser la notion de propriété et de développer le partage, l'altruisme. Le cas de la honte chez Sartre est ambigu à peu près de la même façon. [...]
[...] Titre : Faut-il craindre autrui ? Sous-titre : Dissertation de philosophie qui analyse le rapport existant entre Moi et autrui Résumé : I. Définition de la notion d'autrui II. Autrui nous est indispensable III. Mais il peut être maléfique Mots-clés : moi, autrui, Sartre, conscience, objectiver, miroir Faut-il craindre autrui ? Autrui est une notion indispensable à connaître puisque nous sommes chaque jour confrontés à des centaines d'autres Moi, d'autres consciences dont nous devons tenir compte pour agir en fonction de leurs aspirations, désirs, relations, actions . [...]
[...] Même s'il a des bons et mauvais cotés pour l'intérêt du moi, son absence est toujours plus à craindre qu'autrui lui-même, comme on peut le voir dans le cas du narcissisme, quand autrui ne compte plus. Autrui nous est indispensable pour garder notre conscience, il est vital puisque nous avons démontré que l'Homme ne pouvait pas vivre seul à moins de devenir fou. Donc même si autrui peut être craint, il faut craindre son absence, assurément fatale, bien plus que sa présence. On pourrait maintenant se demander comment définir le partage du même monde avec autrui et comment faire coexister nos libertés. [...]
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