Correction possible du sujet de dissertation de philosophie suivant : "Nos rapports avec autrui sont-il nécessairement conflictuels ?". La correction est extrêmement complète et permettra aux étudiants d'avoir un outil précieux lors de leur devoir maison. De plus cette correction pourra également servir de fiche de révision pour la méthodologie de la dissertation et de la réflexion philosophique et d'autre part pour les connaissances qu'il est nécessaire d'avoir sur autrui, la morale, la nature etc.
[...] Des relations naturellement pacifiques - Dire que nos rapports avec autrui sont nécessairement conflictuels ne correspond peut-être pas tant à la nature humaine qu'à une projection, dans l'état de nature, des caractéristiques de la vie sociale, la notion de nature servant souvent de prétexte ou d'excuse. Prétendre que le conflit figure l'essence de nos relations avec les autres relève d'une attitude cynique qui justifie un état de fait en le transposant dans une prétendue nature ou essence absolue. Il s'agit là également d'une illusion rétrospective qui consiste à inverser l'ordre des réalités et à confondre l'effet avec la cause. [...]
[...] Il existe également un troisième sentiment, à mi-chemin des deux autres, l'idée de la considération : dès qu'ils vivent en société, les hommes éprouvent le besoin d'attirer à eux le regard des autres. Autrui est alors nécessaire à ma propre complétude. Le besoin d'être regardé, la recherche de l'estime publique représentent, non un vice, mais un besoin constitutif de l'espèce humaine. En somme, nous avons un besoin impérieux des autres, non pour satisfaire notre vanité, mais parce que, marqués d'une incomplétude originelle, nous leur devons notre existence même. [...]
[...] LYCÉE CONDORCET SECTION LITTÉRAIRE PHILOSOPHIE GÉNÉRALE * (Méthodologie) Année 2006 ANALYSE DE SUJET DE DISSERTATION - CORRECTION * Sujet proposé : Nos rapports avec autrui sont-ils nécessairement conflictuels ? * Analyse du sujet en vue de dégager des éléments pour l'introduction Analyse des termes du sujet : Développement, idées principales La réalité des conflits Les conflits quotidiens Les conflits collectifs La nature et la valeur des conflits II) Les tentatives de moralisation Des relations naturellement pacifiques La solution politique Transition III) La solution morale La solution kantienne Le visage Conclusion Analyse du sujet en vue de dégager des éléments pour l'introduction - Pourquoi la question se pose-t-elle ? [...]
[...] Une société sans heurts, sans discordes, sans violence, n'est sans doute pas pensable, si, comme le pensent Héraclite et Hegel, le conflit, le négatif constituent le réel lui-même et le moteur du progrès ou de l'évolution. Mais nous avons vu que l'humanité travaille en permanence en vue d'un règlement pacifique de ses tensions, la morale étant l'horizon ultime, l'au-delà du politique, par quoi l'humanité réalise sa véritable destination (pour approfondissement, cf. Kant, Idée d'une histoire universelle , les analyses relatives à la guerre et à son règlement cosmopolitique). Ce qui est alors en jeu, c'est la capacité, pour l'homme, d'affirmer son humanité, ou de parier sur sa possibilité. [...]
[...] Précisons ce point. - Selon Kant, une action n'aura de valeur morale que si elle est accomplie par devoir, et non pas conformément au devoir. Le devoir est la nécessité d'accomplir une action par respect pour la loi morale, conçue uniquement d'un point de vue formel et universel. La raison nous prescrit d'obéir aux seules règles qui peuvent sans contradiction devenir universelles. Puis-je vouloir que ma maxime devienne universelle ? La maxime (principe subjectif du vouloir, celui qui détermine intérieurement notre volonté agissante) du devoir est alors la suivante : “agis toujours d'après une maxime telle, que tu puisses également vouloir qu'elle devienne une loi universelle” . [...]
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