Mais cette réinterprétation du réel de manière plus intense, n'est-elle pas au contraire un formidable moyen de toucher au plus près de la réalité ? L'art apparaît en effet comme ce qui permet à l'homme de comprendre mieux le monde, à travers son esprit, et ses sentiments (...)
[...] L'art ne détourne donc pas la réalité, il en montre au contraire toutes ses caractéristiques. Et l'imagination, les fictions et l'abstrait, ne sont pas des notions contraires à la révélation de la réalité. Au contraire, ce sont de pratiques moyens pour montrer le réel aux hommes. L'art n'a, il est vrai, pas de concept. Il est sans règle, imprévisible: il est important de dire alors qu'il partage ces mêmes particularités avec la réalité. En effet, chaque être, chaque chose qui composent ce monde est unique: tous ont leur propres caractéristiques, qui ne seront réelles qu'une seule fois. [...]
[...] Ainsi, l'artiste qui va créer une œuvre d'art ne sait pas réellement où il va, et se base sur son imagination, c'est-à-dire sur des données totalement abstraites. L'art est donc basé sur des données abstraites, irréelles. Enfin, une redéfinition des contours de la notion de détournement peut être intéressante à faire: détourner est à prendre ici au sens de diriger vers un autre centre d'intérêt, vers un autre but, que celui initialement prévu. Or, l'art, qui est, comme nous venons de le souligner, basée sur des données abstraites et irréelles, semble donc se placer bien loin de toute notion de réalité. [...]
[...] Et l'art permet au contraire de dénoncer les excès du réel, de montrer la vérité aux gens, par des moyens rapides, quelque fois détournés, il est vrai, mais toujours efficace. Par exemple, par le biais de poèmes comme celui de Louis Aragon, Liberté, des artistes ont affirmés que la Résistance existait bel et bien, contrairement aux affirmations du gouvernement. L'art révèle donc la réalité, et dénonce même les tromperies. De plus, l'art, en transmettant ses œuvres d'art de générations en génération, fait historicité: des œuvres d'art du temps de la Grèce antique existent encore. [...]
[...] C'est le monde dans lequel il vit, c'est la réalité. La réalité est en effet l'ensemble de ce qui existe effectivement, ce qui est réel. L'homme se retrouve donc avec des repères bien distincts, vrais, auxquels il se fie, à partir desquels il évolue dans ce même monde. C'est également le domaine du concret. Cette notion de réalité s'oppose à la notion de fiction, de rêve, ou d'imagination: ces termes indiquent en effet uniquement des choses, des faits dont l'existence n‘est pas réelle, palpable, visible, démontrée, et qui n'existent donc alors pas dans le monde réel: la chose est privée de réalité concrète, elle est abstraite. [...]
[...] L'art ne peut donc pas détourner l'homme de la réalité, puisqu'il est structuré sur les mêmes principes. L'art a donc, contrairement à la première thèse énoncée, la possibilité de révéler et non pas de détourner l'homme de la réalité. Nous allons d‘ailleurs analyser à présent en quoi l‘art ne détourne aucunement la réalité, mais au contraire la révèle à l‘homme. Les fictions permettent, comme avec l'exemple de Zola, de découvrir au plus proche la réalité. Un procédé basé sur le fictif ne veut pas dire qu'il est exempt de toute réalité. [...]
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