La théorie du classicisme en Art se focalise sur le concept de « représentation », celle du romantisme sur celui de « réel ». Reste un troisième contenu lié à l'Art : le « plaisir ».
[...] Bilan : Kant nous propose une description du jugement de goût, qui en dégage toute l'étonnante singularité. La tâche qui suit consiste alors à comprendre ce qu'est l'esprit humain, pour qu'une chose telle que le jugement de goût soit possible. Mais nous nous arrêterons ici. Le beau apparaît comme l'objet d'un désir sans déclenchement matériel, visant un but qui reste indéterminé, suscitant une connaissance également indéterminée. Tout se passe comme si, nous dit Kant, l'esprit humain, dans l'esthétique, jouait " à vide " avec lui-même. [...]
[...] Or Kant prend acte également de ce que nous sommes incapables de définir précisément, par concepts cette fin. Nous avons vu que le classicisme a échoué à donner les règles précises permettant de définir l'oeuvre réussie, celle qui représente correctement le réel. Le romantisme quant à lui se réfugie dans l'obscurité du sentiment. Kant se contente donc de conclure que le jugement de goût se plaît aux objets qui donnent un sentiment de finalité, de correspondre à une INTENTION CLAIRE, sans qu'il y ait de finalité claire à l'origine de l'objet. [...]
[...] La différence entre les deux tient à l'absence ou la présence d'une attitude de recul face à l'objet du plaisir. On peut voir et jouir d'un film sans recul, par les effets directs de l'objets matériel sur nous (s'il est efficace : sexe, violence, émotions diverses). C'est un plaisir INTERESSE, c'est à dire lié à l'existence matérielle de l'objet. Mais " la satisfaction qui détermine le jugement de goût est indépendante de tout intérêt " (Première partie, première section, livre premier moment, et " le jugement de goût est purement contemplatif " (idem, II. [...]
[...] Nous le serions parce qu'elle l'est POUR NOUS. Cette hypothèse est explicitement développé par l'empiriste anglais David Hume (1711-1776). " La beauté n'est pas une qualité inhérente aux choses elles-mêmes, elle existe seulement dans l'esprit qui la contemple Elle va être magistralement reprise par un fin lecteur de Hume : Emmanuel Kant (1724-1804). Etudier ce qu'est l'art exige donc d'étudier non pas notre rapport à l'être, mais le sujet humain, à travers ce phénomène : le jugement de goût. Dans la " Critique du Jugement " (1790), Kant décrit le jugement de goût. [...]
[...] Si nous aimons les fraises, nous ne dirons pas, en sentant leur parfum sucré dans la bouche, " c'est beau ! Le plaisir est issu d'une connexion matérielle entre les fraises et moi : la réception de leurs molécules par les papilles gustatives. Il n'y a pas de recul dans le jugement " c'est bon ! Il y a expression de l'effet plaisant matériel d'un objet sur moi. Kant parle lors de plaisir d'agrément, ou de l'agréable. C'est un plaisir déclenché par l'effet matériel de l'objet. [...]
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