L'art, au XXème siècle, donne l'impression d'avoir pris un tournant et d'avoir renoncé à faire référence à la nature, à la prendre comme sources de canons, de modèles à suivre (par exemple, la peinture abstraite avec Kandisky). L'art moderne semble s'être affranchi de toute volonté d'imiter la nature. Faut-il voir dans ces formes absurdes, qui ne renvoient à rien d'existant dans la réalité, une décadence de l'art ? Mais l'art vise-t-il vraiment à imiter la nature ? L'art est-il destiné à reproduire le visible ?
I) La critique de la conception naturaliste de l'art.
A) Définition du naturalisme
On appelle "naturaliste" la doctrine qui fait de l'imitation de la nature la fin de l'art, nous en devons la première formulation à Aristote, dans sa Poétique : "l'art imite la nature". La valeur d'une oeuvre se jugerait à la perfection de l'imitation (...)
[...] Conclusion Cette idée d'une beauté qui ne signifie rien, ne rejoint-elle pas le phénomène de la beauté dans la nature ? Prenons par exemple, les fonds sous- marins et le spectacle que donnent les récifs de coraux et les bancs de poissons aux couleurs époustouflantes. Il y a ici finalité (la beauté des formes) sans fin (cette beauté ne renvoie à aucune signification). Pourquoi cette splendeur au milieu des ténèbres ? On a donc l'impression ici d'une profonde parenté de l'art et de la nature. L'art n'imite pas la nature, il se fait nature. [...]
[...] Le plaisir est lié au corps, il ne peut être éprouvé que par des êtres possédant une nature sensible (animaux, hommes . L'estime ne peut être éprouvé que par des êtres ayant le sens du bien, qui relève uniquement de l'intelligible, c'est-à-dire possédant une nature raisonnable (hommes, anges). En revanche, le beau a cette particularité de n'être accessible qu'à des êtres possédant à la fois une nature sensible et une nature raisonnable (donc les seuls hommes). En effet l'œuvre est sensible et pourtant nous ne nous y rapportons pas de la même façon que dans le plaisir (nous n'éprouvons pas la même chose lorsque nous contemplons une nature morte représentant des plats appétissants et lorsque nous sommes face à un buffet sur lesquels sont disposés des mets que nous allons manger. [...]
[...] Mais l'art vise- t-il vraiment à imiter la nature ? L'art est-il destiné à reproduire le visible ? La critique de la conception naturaliste de l'art. Définition du naturalisme. On appelle naturaliste la doctrine qui fait de l'imitation de la nature la fin de l'art, nous en devons la première formulation à Aristote, dans sa Poétique : l'art imite la nature La valeur d'une œuvre se jugerait à la perfection de l'imitation. Elle se justifierait parce que l'imitation serait source de plaisir. [...]
[...] En effet, ce qui relève de l'agréable est irrémédiablement subjectif du fait qu'il dépend de nos sens. Nous n'éprouvons pas du plaisir pour les mêmes choses (certains préfèrent boire du Bourgogne et d'autres du Bordeaux, c'est une question de sensibilité purement privée et sur laquelle nous ne pouvons rien dire). Au contraire, le bien ne doit rien à la particularité de la sensibilité de chacun, ne doit rien aux caprices des sens. Il relève du concept, purement intelligible et donc objectif. [...]
[...] Ainsi, à l'occasion d'une promenade, nous verrons dans une lande désolée un paysage romantique parce que la peinture romantique (C.D.Friedrich) a représenté de tels paysages pour exprimer la mélancolie et les tourments de l'âme humaine. Dans une situation absurde, compliquée et sans issue, nous parlerons de situation kafkaïenne comparables à celles qu'a mis en scène Kafka dans ses romans (Le procès), et face à un personnage stupide, bouffon et cruel de personnage ubuesque du nom (père Ubu) qu'Alfred Jarry a donné à son héros. C'est donc l'art qui rend visible choses et êtres et c'est à travers lui que nous voyons le monde. La beauté de l'œuvre est indépendante de la beauté du modèle. [...]
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