Dans une première approche, on pourrait définir l'art par cinq critères. L'oeuvre d'art est une production, quelque chose de matérielle. L'oeuvre d'art serait une création originale et unique. L'oeuvre d'art, à la différence de la technique, n'a pas d'utilité immédiate. L'oeuvre d'art fait appel aux sens, c'est d'ailleurs l'étymologie du mot "esthétique". L'oeuvre d'art exprimerait une pensée profonde, un message.
Comment parler d'une réalité dont on a peu l'expérience. L'art a une dimension historique. Comment parler de l'art en général sans connaissances historiques ? Si l'art est unique avec les artistes et les oeuvres, l'histoire, les civilisations, il est difficile d'en parler car l'intelligence cherche l'universel. Les cinq critères changent-ils selon les époques ? Ne sont-ils pas discutables ? Y a-t-il un rapport immédiat entre l'art et le beau ? Un certain art contemporain préfèrerait le laid au beau. Marcel Duchamp inaugure dans les années 30 une vision de l'art avec sa fontaine, qui est un urinoir renversé (...)
[...] Dans cette perception, l'art recherche le beau. Si l'art est une activité humaine, n'est-ce pas une activité subjective ? D'une part, les critères esthétiques évolueraient selon les cultures et les personnes. D'autre part, si le beau est un certain plaisir, un certain amour, ne peut-on pas dire que chacun à son goût subjectif ? Il nous semble nécessaire de distinguer l'art de la technique. L'art serait gratuit inutile, alors que la technique est utile. L'art exprimerait une pensée profonde et un désir de l'esprit alors que la technique répond à un besoin matériel et immédiat. [...]
[...] En revanche, le plaisir esthétique n'est pas immédiat car il suppose interprétation, mise à distance, intrigue. Le plaisir esthétique est parfois le temps qui peut paraître ennuyeux. L'homme qui fait une sieste sous un olivier dans un tableau de Van Gogh n'invite pas au repos mais nous intrigue. Les nœuds de l'olivier exprimeraient les nœuds de l'existence. Après un film de distraction, ou purement commercial, on oublie vite. Après un film plus profond, il y a une réflexion, une mémoire qui dure. En art, peut-on dire à chacun son goût ? [...]
[...] Un découvreur peut en remplacer un autre. En revanche, le génie artistique est toujours personnel et singulier. Si Mozart n'avait pas exister, personne d'autre n'aurait pu faire son œuvre à sa place. L'artiste a plus que tout autre, le sentiment d'être unique, car son œuvre est unique, et il développe une psychologie particulière parce qu'il a besoin d'être reconnu comme unique. L'art est une expression possible d'une liberté car on fait quelque chose de singulier, alors que le scientifique découvre quelque chose qui existait avant. [...]
[...] On peut reconnaître une œuvre d'art par cinq critères mais ces cinq critères sont tous ambiguë et discutables. L'art est une production mais la technique aussi, et parfois l'art n'est pas une production, c'est une installation. L'art serait inutile et gratuit et une réalité fondamentale dont toute civilisation a besoin. Il est à la fois inutile et nécessaire. L'art suppose un certain plaisir, une activité des sens, mais ce n'est pas un plaisir immédiat, c'est un plaisir qui suppose l'interprétation, l'ennui, l'interrogation. [...]
[...] L'art pourrait avoir une unité psychologique. Freud dit : L'artiste est un introverti qui frise la névrose Un artiste est quelqu'un qui soigne son malaise intérieur par l'art. Notons que beaucoup d'artiste ont un déficit de reconnaissance du père, et l'art serait une manière de substitution de reconnaissance. Toulouse peint des jolies femmes qui dansent et qui montrent leurs grandes jambes? Or, Toulouse-Lautrec est petit, il boite, et il est incapable de danser. L'art serait pour certains une manière de sublimer sa souffrance. [...]
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