Dans le 1er paragraphe Aristote distingue l'amitié utile de l'amitié agréable. La première est fondée sur l'intérêt que l'on trouve dans le commerce de l'ami, l'autre sur le plaisir que l'on tire de cette relation. Par exemple, dans le premier cas, l'ami n'est aimé qu'en vertu de sa richesse, si l'on est pauvre, ou de son savoir, si l'on est ignorant. Pour l'élève de Platon, l'amitié utile caractérise généralement les relations entre personnes d'âge mûr, tandis que l'amitié plaisante est surtout le fait des jeunes gens qui recherchent surtout le plaisir du moment.
[...] "Pour lui-même", c'est-à-dire pour sa sagesse, laquelle, encore une fois, est une disposition constante. Conclusion En mettant l'accent sur l'amitié, Aristote souligne l'appartenance de l'homme à sa communauté familiale, économique ou politique. Pour le précepteur d'Alexandre le Grand, la vertu et le bonheur humains sont certes fonction de la rationalité dont est capable l'individu, dans la mesure où la finalité de l'homme est la raison, via l'activité intellectuelle, mais il n'oublie pas que l'homme est avant tout un animal politique, c'est-à- dire qu'il est primordialement inscrit dans une collectivité de mœurs et de lois dont il dépend et dont il bénéficie. [...]
[...] Aimer disait Alain c'est trouver sa richesse hors de soi : par le manque, qui est passion (éros), par la joie reçue ou partagée, qui est amitié (philia), ou par la joie donnée en pure perte, qui est charité (agape). [...]
[...] L'amitié ainsi fondée s'avère fragile : il suffit que l'ami ne reste pas le même, qu'il cesse d'être ce qu'il était, pour qu'il cesse d'être aussi un ami. La cause de l'amitié disparaissant, l'amitié elle-même s'évanouit : elle n'avait pas d'autre raison d'être. La parfaite amitié est celle des hommes bons et semblables en vertu. Chacun veut du bien à l'autre pour ce qu'il est, pour sa bonté essentielle. Ce sont les amis par excellence, eux que ne rapprochent pas des circonstances accidentelles, mais leur nature profonde. Leur amitié dure tout le temps qu'ils restent vertueux, et le propre de la vertu en général est d'être durable. [...]
[...] Aristote, Ethique à Nicomaque, Livre VIII, Chapitres 3 et 4 : l'amitié Commentaire d'un extrait du livre VIII d'Etique à Nicomaque, d'Aristote, dans lequel le philosophe explique qu'une des vertus sociales qu'il faut pratiquer pour atteindre le bonheur est l'amitié. Texte étudié «Ainsi, ceux qui ont de l'affection l'un pour l'autre en raison du profit qu'ils pensent en tirer ne s'aiment pas pour eux-mêmes, mais à cause de l'avantage espéré. De même pour ceux dont l'amitié est inspirée par le plaisir. [...]
[...] Cette pratique est d'abord pure politesse, car agir poliment c'est agir comme si on était vertueux, puis morale, car agir moralement c'est agir comme si on aimait, et enfin amitié vertueuse. Comme la morale libère de la politesse en l'accomplissant (l'homme vertueux n'a plus à agir comme s'il l'était), la bienveillance réciproque libère de la morale (celui qui aime n'a plus à agir comme s'il aimait). C'est l'esprit des évangiles, par quoi le Christ nous libère de la Loi Aime et fais ce que tu veux L'amitié vertueuse aristotélicienne, c'est l'amour gratuit sans motif, sans intérêt, et même sans justification, c'est l'amour agapique, qui se distingue bien sûr de l'amour érotique, toujours avide, toujours égoïste, toujours motivé par ce qui lui manque, mais aussi de l'amour philique, qui comme le souligne à juste titre Aristote dans ce texte, n'est jamais tout à fait désintéressé. [...]
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