La philosophie naturelle d'Epicure est marquée par cette volonté de rendre compte de la nature de façon matérielle, en un sens sans avoir recours à des arguments métaphysiques. Sa vision atomistique permettra à Epicure de tenir le mythe à l'écart et de borner nos craintes et nos désirs. En effet cette physique au IIIème siècle avant J-C. démystifie toute compréhension cosmologique de la nature, entre en rupture avec les mythologies et les traditions religieuses grecques, ainsi qu'avec les philosophies de l'époque notamment le Stoïcisme pour qui nature et Dieu (ou les Dieux) ne font qu'un. La physique d'Epicure est exposée dans la Lettre à Hérodote. Selon lui, une juste compréhension de l'univers permet de mener une vie heureuse. On peut dire que cette physique naturelle reprend l'atomisme de Démocrite, pour qui l'univers n'est composé que d'atomes et de vide. C'est donc cette théorie qu'Epicure va approfondir. Afin de parvenir à une meilleure compréhension des paragraphes 41 et 42, rappelons les bases de l'Epicurisme, fondées sur un petit nombre d'axiomes : Rien ne naît de rien, tout ne peut naître de tout et rien ne peut retourner au néant. « Le tout est infini par la quantité des corps et la grandeur du vide » (paragraphe 41). Les atomes (matériels) et le vide se définissent par leur exclusion réciproque : là où il y a de la matière, il n'y a pas de vide, là où il y a du vide, il n'y a pas de matière. Les atomes sont en nombre infini, composant dans le vide des corps éphémères et périssables. Le vide, le non-être, permet aux atomes et aux agrégats de se mouvoir, il est autonome, et offre aux atomes la possibilité d'un mouvement perpétuel illimité et infini. Les paragraphes étudiés nous fournissent un approfondissement sur l'infinité du tout, ses corps, ses atomes et le vide qui le composent. La problématique concernant ce passage est de savoir en quoi le tout est infini.
[...] C'est donc cette théorie qu'Epicure va approfondir. Afin de parvenir à une meilleure compréhension des paragraphes 41 et 42, rappelons les bases de l'Epicurisme, fondées sur un petit nombre d'axiomes : rien ne nait de rien, tout ne peut naitre de tout et rien ne peut retourner au néant. Le tout est infini par la quantité des corps et la grandeur du vide (paragraphe 41). Les atomes (matériels) et le vide se définissent par leur exclusion réciproque : là où il y a de la matière, il n'y a pas de vide, là où il y a du vide, il n'y a pas de matière. [...]
[...] Cependant, rien ne retourne au néant, comme rien ne nait du néant. L'existence des corps nous est garantie par-dessus tout par la sensation, car c'est sur elle que se règlent, toutes les conjectures que le raisonnement dirige vers l'invisible. Maintenant parmi les corps, on doit distinguer les composés et ceux sont les composés sont faits : (paragraphe 41) ces derniers corps sont insécables et immuables (et il le faut bien pour que toutes choses ne se résolvent pas en non-être et pour qu'il y ait des réalités capables de subsister dans la dissolution des composés) de plus, ces corps élémentaires sont essentiellement pleins, de sorte que la dissolution ne sait par où ni comment les prendre. [...]
[...] Ce vide permet aux atomes de se déplacer, de s'unir, se séparer, former diverses combinaisons. Tout est donc constitué d'atomes et de vide, et ces deux notions fondamentales, à elles seules, suffisent à expliquer l'univers. Epicure établit assez rapidement dans la Lettre à Hérodote que les atomes sont principes, au sens où ils constituent les natures des corps Les principes insécables sont nécessairement les natures des corps (Paragraphe 41). Chaque atome a un volume, une étendue, une forme, une grandeur déterminée et un poids. [...]
[...] Hors de ces deux choses, on ne peut plus rien saisir d'existant, ni sensiblement ni par analogie au sensible ; rien d'existant à titre de substances complètes. Pour Epicure, le tout est donc infini par la quantité des corps mais aussi par l'infinité du vide (paragraphe 42). Le vide, le non-être qui est, permet, comme on a pu le constater plus haut, aux atomes et aux agrégats de se mouvoir. Le vide est un incorporel autonome qui offre aux atomes la possibilité d'un mouvement perpétuel, car il n'agit ni ne réagit Le vide est infini (paragraphe il n'a pas de limites ni d'extrémité, et pareillement que pour les corps ou les atomes, on ne peut le nombrer, car si le vide était fini et que les corps fusent infinis en nombre, cette infinité de corps empêcherait qu'ils n'eussent d'endroit à se placer (paragraphe 42). [...]
[...] Les atomes ont leur propre pesanteur. La théorie atomiste permet à Epicure d'imaginer le commencement de l'univers, l'état premier, originel de la nature, lié au mouvement des atomes à travers de vide de l'espace infini. Pour Epicure, les atomes tombent parallèlement les uns aux autres comme des gouttes de pluie Tous se dirigent, avec une extrême régularité, dans le même sens. Cependant si cet état avait duré, notre monde, les mondes, ne se seraient jamais formés. En effet afin de permettre l'existence des mondes, il a fallu que les atomes s'entrechoquent entre eux et s'accrochent les uns aux autres. [...]
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