On ne retient d'ordinaire du stoïcisme guère plus que sa postérité éthique ; la représentation commune du stoïcisme est celle d'une philosophie essentiellement éthique, fondée sur le courage, la maîtrise de soi, l'endurance à la douleur et l'énergie de la résignation. Cette idée n'est pas étrangère à la forme même que le stoïcisme emprunta à l'époque impériale, notamment chez Épictète : « Un Stoïcien, c'est-à-dire un homme qui, dans la maladie, se trouve heureux, qui, mourant, se trouve heureux, qui, méprisé et calomnié, se trouve heureux ! ».
Or, l'éthique n'est qu'une des trois parties de la philosophie stoïcienne, qui comprend une physique et une logique. Le stoïcisme, philosophie dominante de l'époque hellénistique, réalise le premier projet d'une philosophie systématique. La doctrine apparaît comme une totalité organique, continue, dont les éléments sont solidaires. C'est le projet d'une telle systématicité qui sera examinée ici, notamment au sein de l'ancien stoïcisme, tel que l'on exposé les trois scholarques que furent Zénon, Cléanthe et Chrysippe au 3ème siècle av. J.-C. (...)
[...] Bien plutôt, la réalité est corporelle, et n'est pas une dégradation de l'incorporel. Cependant, il reste encore à savoir pourquoi les Stoïciens avaient besoin d'un concept de l'incorporel. Le but principal du concept d'incorporel est de conserver le corps intact, que celui-ci ne soit pas marqué. En somme, l'effet incorporel n'est qu'un attribut nouveau, mais non une qualité réelle ; non un être, mais une manière d'être, à la superficie de l'être, sans en changer la nature. Elle n'est ni active ni passive, ce qui supposerait une nature corporelle qui agit ou subit une action. [...]
[...] C'est l'activité synthétisante de l'hegemonikon qui assure l'unité de la multiplicité perceptive, et permet de penser le processus d'une âme engagée dans un modèle continu, communiquant et simultané, de déformations multiples, singulières et ramifiées. Le thème est bien celui de la multiplicité dans l'âme. C. Typologie des représentations Il est possible à partir du témoignage de Diogène Laërce de composer un tableau des différents types de représentations : TYPOLOGIE GÉNÉRALE Les représentations sensibles Elles sont perçues par un ou plusieurs organe des sens, d'après une chose réelle ou un être apparent. Les représentations non-sensibles Elles sont perçues par la pensée, telles les incorporels et les choses saisies par raisonnement. [...]
[...] L'intellect pénètre donc dans chacune des parties du tout, le degré de pénétration n'étant jamais le même. Dans l'inerte, il est force de cohésion ; dans le végétal, il est principe de croissance ; dans l'homme, comme la partie directrice de l'âme, il est présent comme intellect. Corps lui-même, le monde est un monde de corps. Les étant sont donc des corps et l'être n'est pas le principe ultime de division des réalités. Cette division s'opère à partir du quelque chose (ti). [...]
[...] Cette causalité est une causalité efficiente, productrice ou motrice : Il ne faut donc pas entendre par cause ce qui précède un événement, mais ce qui le précède en le produisant (Cicéron, De fato, XV, 34). Il n'y a aucune exception, car rien ne se produit sans cause (Plutarque, De fato 32). Nous verrons que ce dogme a une portée essentielle dans la théorie du destin. Quoi qu'il en soit, les événements ne sont pas des corps, mais des incorporels. [...]
[...] La définition de la représentation Pour Zénon, la représentation est impression dans l'âme. Pour Cléanthe, elle est impression en relief, par creux et saillies. Chrysippe opère, quant à lui, le passage d'un modèle de l'empreinte (tupôsis) à un modèle de l'altération (alloiôsis). En effet, selon lui, si la représentation était une empreinte, il y aurait risque de superposition des impressions successives. C'est donc le modèle de l'empreinte que critique Chrysippe, modèle issu du De anima, où l'âme, avant l'intellection ou la sensation, est tous les intelligibles et tous les sensibles. [...]
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