Dissertation de Philosophie traitant de l'anarchie et de ses conséquences. Elle a pour sujet : "« Ni Dieu ni maîtres » : ce slogan peut-il avoir valeur d'idéal ?". Peut-on vouloir éradiquer toute forme de pouvoir dans la société ? L'anarchie est-elle possible ?
[...] L'anarchie est-elle possible ? Pour répondre à cette question, nous étudierons dans un premier temps comment et pourquoi certains individus ne veulent plus de contraintes ni d'autorité, nous verrons ensuite quelles peuvent être les conséquences d'un refus de tout pouvoir et pour finir nous tenterons de trouver des alternatives à l'anarchie. Pour commencer, les démonstrations les plus flagrantes de l'anarchie s'observent pendant les révolutions, le peuple se révolte contre le pouvoir, il n'y a alors plus d'autorité ni de règles. [...]
[...] l'anarchie serait donc un non-respect des devoirs et obligations qui sont imposés dans un régime démocratique ou une perte de confiance dans le rôle de l'Etat et de l'aide qu'il peut nous apporter : les anarchistes veulent les droits, sans les devoirs et obligations, Léo Ferré, un célèbre chanteur du début du XXe siècle disait alors que L'anarchie est la formulation politique du désespoir Ceci peut être aussi expliqué par le fait que l'homme est, selon la pensée économique néo-classique, un homo ?conomicus c'est-à-dire qu'il recherche en premier lieu la satisfaction de ses propres intérêts, ce qui est en totale contradiction avec les principes démocratiques, où le pouvoir est censé agir au nom de l'intérêt général. L'anarchie serait alors la recherche perpétuelle de la satisfaction de son intérêt personnel, tout en ignorant le sort des autres. Quelles peuvent être les conséquences d'un tel repli sur soi et mépris de l'autre ? [...]
[...] Ce jugement arbitraire généralise et omet les formes de pouvoir et de règles qui conduisent à l'épanouissement et à l'émancipation intellectuelle : il n'y a donc pas d'éducation dans un système anarchique. En effet, le maître d'école et son élève, seraient ni plus ni moins considérés comme un maître et son esclave, car l'éducation, selon l'idéologie anarchique, représenterait une véritable persécution pour l'élève. Or, si il existe un moyen de sortir de l'hétéronomie et de l'ignorance, et de devenir libre de ses choix, c'est bien l'éducation. Il est à admettre que l'arrêt de l'éducation des populations se traduirait par une régression, une décadence générale du niveau intellectuel de l'humanité. [...]
[...] Il convient donc d'éviter l'extrémisme anarchique et de trouver des alternatives censées. Premièrement, l'anarchie prétend légitimer la volonté individuelle au détriment du pouvoir censé favoriser l'intérêt général. Mais dans un régime où la légalité n'existe pas, où la justice est libre et rendue par n'importe qui, l'ordre et la paix sont inexistants, la nécessité d'une source de légitimation est donc bien réelle, il convient donc d'imposer l'ordre et l'obéissance, mais surtout l'éducation, sans lesquels l'Homme ne semble pas pouvoir assumer la présence de l'autre, et même d'autrui. [...]
[...] Pour être libre, l'homme doit donc se séparer de toute autorité et tout pouvoir. Cependant, pour Marcel Gauchet, le désenchantement du monde c'est-à- dire la perte du sacré, ne s'effectue qu'en 1970. Effectivement, avant cette époque, la société est pleine de références religieuses, par exemple à la fin du XIXe avec les images d'Épinal sous Napoléon III, assimilables à de véritables icônes religieuses, on aura aussi au début du XXe les Hussards Noirs de la république, premiers instituteurs de l'école de Jules Ferry, qui se serviront de références religieuses pour instruire la population. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture