Corrigé du sujet de dissertation de philosophie suivant : "Est-il raisonnable d'aimer ?". Cette correction est extrêmement complète et permettra aux étudiants d'avoir un outil précieux lors de leur devoir maison. De plus cette correction pourra également servir de fiche de révision d'une part pour la méthodologie de la dissertation et de la réflexion philosophique et d'autre part pour les connaissances qu'il est nécessaire d'avoir sur le désir, la raison, le bonheur etc.
[...] Eros est déjà porteur de Philia et d'Agapé qui sont sans conteste des modes sublimes de relation aux autres. L'opposition de la raison et de l'amour est, en définitive, bien vaine, si l'on considère l'amour comme ce qu'il y a de meilleur en un être humain. Bibliographie : Liste des ouvrages consultés : - Aristote, Ethique à Nicomaque, VIII - André Comte-Sponville, Petit traité des grandes vertus, L'amour - Marcel Conche, Analyse de l'amour et autres sujets. [...]
[...] Il est oeuvre de raison autant que de sensibilité et de volonté. Marcel Conche parle d'un " amour de raison " (ibid., p. 19) pour qualifier cet amour complet ou parfait qui est la meilleure chose, selon lui, qui puisse advenir à un être humain. Ce n'est donc pas l'amour en tant que tel qui est déraisonnable puisque l'amour actif et joyeux est en profond accord avec la raison. Ces trois sentiments Eros, Philia et Agapé ont cependant en commun le désir de faire le bien d'un objet aimé, ainsi qu'une émotion de qualité particulière liée au sens que peut avoir une certaine forme d'union avec une autre personne. [...]
[...] En ce sens, si le fait d'aimer n'est pas toujours raisonnable, on peut cependant ajouter que la vertu sans amour n'est pas non plus particulièrement aimable. Sans l'amour, la générosité, par exemple, devient un " vice glorieux " et une " cymbale retentissante " (Vladimir Jankélévitch, Quelque part dans l'inachevé, p. 149). D'où une secrète affinité entre la conscience amoureuse et la conscience morale, la raison pratique et l'amour, qui s'enrichissent et se nourrissent mutuellement. Emmanuel Lévinas, en insistant sur la dimension profondément éthique de la relation à autrui, voit dans le commerce des corps le modèle d'une communication supérieure, " une manière d'être en société irréductible à la lutte aussi bien qu'à l'ivresse fusionnelle " (Alain Finkielkraut, op. [...]
[...] La morale, dont le respect est la pierre angulaire, est " un semblant d'amour " : agir moralement, c'est agir comme si l'on aimait. Il ne semble donc pas raisonnable d'aimer. L'amour ne s'oppose pas tant à la raison théorique, consacrée à la connaissance, qu'à la raison pratique qui concerne l'action et les principes de vie. Le passionné agit manifestement à l'encontre du bon sens; aveuglé, pétri d'illusions, il devient incapable de juger et d'agir librement, même si l'on peut parler d'une rationalité ou d'une logique passionnelle. [...]
[...] Le passionné conserve donc la raison calculatrice, mais il perd le bon sens. On peut définir la passion amoureuse comme un usage déraisonnable de la raison qui a le manque comme essence, ainsi que la souffrance et la possessivité. Aussi l'amour appartient-il à une autre sphère que celle de la raison pratique qui ouvre la conscience sur le règne des impératifs moraux et de l'universel. Il n'est pas raisonnable en ce sens qu'il ne peut pas fonder l'obligation morale et qu'il n'est pas susceptible d'universalisation. [...]
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