C'est une réflexion sur la découverte d'autres cultures par le voyage. L'altérité est la différence positive que j'entretiens avec l'autre. Il y a une idée de communication, la recherche d'un rapport positif avec l'autre. C'est un rapport à l'autre, au niveau de la philosophie esthétique. Cela se retrouve au XIXe siècle, en parallèle (ce qui est paradoxal !) du mouvement de colonisation, car c'est une période de voyages. L'exotisme est l'admiration d'une autre culture.
Le courant ethnologique porte un regard sur l'autre, d'un point de vue scientifique. De ces travaux scientifiques, les ethnologues tirent une réflexion philosophique de l'altérité.
Le culturalisme se pose la question de savoir expliquer des comportements à partir de la culture d'un ensemble. Est-on à ce point conditionné par notre culture ?
[...] La problématique posée est celle de la protection des minorités au niveau international. Si le principe est aujourd'hui reconnu au niveau mondial, comment influer sur des groupes qui refusent toute influence étatique ? L'ethnologie a beaucoup apporté dans le débat sur la tolérance. Tout d'abord, elle a permis une meilleure connaissance de l'autre, des autres sociétés, non occidentales, en montrant qu'elles ne sont pas simples, archaïques, mais complexes. Elle a contribué à donner une certaine dignité à ces sociétés. De plus, l'ethnologie a mis à mal la pensée évolutionniste occidentale : il y a pluralisme des cultures, des sociétés. [...]
[...] Pour Clastres, le principal pour comprendre le refus de l'altérité, c'est l'Etat. Il y a quelque part, dans la nature même de l'Etat, une vocation à l'ethnocide : la violence ethnocidaire, comme négation des différences, appartient à l'essence même de l'Etat, aussi bien dans les empires barbares que dans les sociétés civilisées. La figure centrale de l'Etat est pour lui l'Etat-nation du XIX° siècle, facteur de violences. Cela ne s'applique pas forcément partout pour autant : les sociétés sans Etat, comme en Afrique, ne sont pas souhaitables : un Etat est souhaitable dans certains cas. [...]
[...] Toute l'ethnologie de Clastres consistent à dire que les sociétés indiennes (et par la même africaines, asiatiques ) doivent être prises au sérieux, comme des sociétés humaines accomplies à part entière. Pour les étudier, il faut faire un certain ménage théorique en questionnant les concepts analytiques, qui ne doivent pas refléter un mode de vie occidental. Il faut se défaire de l'ethnocentrisme. L'Etat est liberticide, en particulier la forme de l'Etat-nation. A travers l'ethnocide et ses analyses de l'Etat, il a contribué à révéler au monde le sort tragique de certaines sociétés indiennes, en voie de disparition. Un certain nombre de mouvements culturels et politiques a repris ses arguments. [...]
[...] Il n'y a de salut nulle part. Pierre Loti (1830-1923) C'est un romancier originaire d'une famille de bourgeois protestant de Rochefort. Il devient marin et après l'école navale, il voyagera beaucoup. Azyadé raconte l'amour impossible entre lui et une ottomane. Il est aussi journaliste, c'est un vrai voyageur, qui s'est vraiment imprégné des cultures qu'il a rencontrées. Loti est un personnage assez pessimiste, voir nihiliste, et épicurien : il en découle une vision des sociétés particulières, voire réductrice, car c'est une vision essentiellement sensuelle et émotive : les femmes ensorcellent les hommes (Dieu que c'est vrai De plus, ajoutons que si Loti était très critique envers l'occident, il ne s'est jamais clairement engagé contre la colonisation. [...]
[...] Pierre Clastres (1934 1977) - Chroniques des indiens Guayaki (1972) - La société contre l'Etat (1974) - Recherches d'Anthropologie (Posthume, 1980) Pierre Clastres est philosophe de formation, mais est aussi un homme de terrain, auteur de nombreuses monographies en particulier sur les indiens. Ce fut aussi un homme engagé aux sympathies libertaires affirmées. Tout en étudiant les sociétés indiennes, il a une démarche comparative vis- à-vis de la société occidentale. La différence majeure tient à la présence ou à l'absence d'Etat. Pour lui, la culture occidentale utilise l'Etat de manière négative, comme une arme de conquête et de mort. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture