Dissertation philosophique relative à l'accomplissement des désirs.
[...] On comprend, dans ces conditions, que satisfaire ses désirs c'est mettre fin à cette souffrance, voire créer une source de plaisir. Or, tel que l'affirme Kant, l'une des destinations à laquelle la nature a voué l'homme est le bonheur. On a donc l'impression que satisfaire ses désirs c'est répondre à cette destination, à condition que le bonheur se limite à certains plaisirs. Désir et condition humaine Il faut souligner que seul l'homme désire. Car, Dieu, dans sa perfection, ne manque de rien et ne saurait désirer, quant à l'animal, il ne désire pas mais reste cantonné au besoin. [...]
[...] Le désir est une puissance aveugle de vie, sans fondement et surtout sans finalité. L'homme est un jouet inconscient de ce qui l'anime, il est esclaves de son vouloir vivre. On peut donc affirmer, que l'homme est asservi par le désir et oscille entre la souffrance (quand le désir est encore insatisfait) et l'ennui (après la satisfaction). La souffrance est alors notre condition et la morale va alors être une morale du renoncement. Donc la seule délivrance est la négation du vouloir vivre, non pas dans le suicide, mais dans l'acte de non volonté. [...]
[...] Il faut, non pas accomplir tous ses désirs, mais restreindre nos désirs. Il s'agit, au fond, de n'avoir que des désirs raisonnables. Réaliser tous ses désirs est alors une bonne règle de vie mais à condition de régler le désir lui-même, de ne désirer que ce qui est possible. Pour Épicure, nul désir n'est condamnable tant qu'il donne du plaisir, en revanche aucun désir qui conduit à la douleur ne doit être accompli. Ainsi, satisfaire tous ses désirs, sans maîtrise, n'est pas une bonne règle de vie au sens où cela ne conduit pas au bonheur. [...]
[...] Le désir comme moteur de vie et comme créateur de valeurs De ce fait, on peut même définir l'homme par le désir, comme le déclare l'épistémologue Gaston Bachelard L'homme est création du désir. Car accomplir ses désirs consiste à rechercher l'utile qui nous est propre. Le bon se définit d'ailleurs comme ce qui est l'objet de nos désirs. Quelque chose est bon parce que nous le désirons, le désir apparaît alors comme producteur de valeurs. Mais, on pourraient se demander si justement, tous nos désirs proviennent- ils de nous-mêmes ? [...]
[...] Et si satisfaire tous ses désirs contribue-t-il réellement à notre bonheur ? II Le désir comme obstacle au bonheur L'infini du désir D'autre part, il nous faut revenir à l'expression accomplir tous ses désirs Accomplir tous ses désirs serait les satisfaire sans exception, sans relâche, au fur et à mesure qu'ils apparaissent. Or ne s'agit-il pas là d'un processus sans fin ? Nous pouvons donc comparer le désir au tonneau des Danaïdes. Selon la mythologie, les Danaïdes ont été condamnées à remplir d'eau un tonneau percé. [...]
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