Les Lumières ne connaissent pas de frontières. Leur cosmopolitisme découle de l'universalité de la condition humaine. Le mouvement touche donc toutes les élites cultivées d'Europe, mais sa langue est le français, qui remplace le latin comme langue internationale des intellectuels.
À la cour de Vienne ou de Saint-Pétersbourg, les Français sont à l'honneur et leurs livres à la mode. Cette hégémonie tient au poids particulier de la France en Europe depuis Louis XIV, mais aussi au modèle de modernisme qu'elle incarne aux yeux des étrangers à travers ses écrivains et ses savants. Et, de fait, c'est en France que le mouvement des Lumières conquiert la plus large audience intellectuelle dans l'opinion (...)
[...] Le fond commun des Lumières réside dans un rejet de la métaphysique, selon laquelle la transcendance de Dieu précède la réalité du monde. Les termes en sont inversés: la transcendance est ce qui reste, ce qui résiste à toute analyse rationnelle, scientifique et historique. Par conséquent, la vérité est recherchée du côté du monde physique, de l'univers pratique. Avec les Lumières, le regard intellectuel et curieux se détourne du ciel au profit du monde concret des hommes et des choses. [...]
[...] Pour la liberté d'entreprise et de commerce . Par nature, l'homme recherche son intérêt. C'est de là que va partir l'idée du libéralisme économique. Dès 1758, autour de François Quesnay (1694- 1774), les physiocrates réclament la liberté du commerce des grains, convaincus qu'elle seule incitera les agriculteurs à améliorer leur production. Avec Vincent de Gournay (1712-1759) et Turgot (1727-1781), les libéraux proclament la vertu de leur thèse dans la maxime : «Laissez faire [produire], laissez passer [circuler].» Les premières règles du libéralisme capitaliste sont exposées en 1776, par Adam Smith (1723-1790) dans la Richesse des nations. [...]
[...] Selon les Lumières l'Angleterre est un modèle. Le citoyen y est protégé contre tout arbitraire par la loi, le roi respecte cette loi (qu'il n'a pas élaborée lui-même, cette prérogative appartient aux représentants élus par la nation), sans pour autant que le rôle prééminent de la noblesse et du Parlement ne soit remis en cause, c'est donc le royaume le mieux gouverné d'Europe. Montesquieu propose l'exercice sur la monarchie d'une forme de contrôle par les pouvoirs intermédiaires (clergé, noblesse, parlements judiciaires) comme représentants naturels de la nation : son libéralisme politique est donc limité aux élites. [...]
[...] Leur cosmopolitisme découle de l'universalité de la condition humaine. Le mouvement touche donc toutes les élites cultivées d'Europe, mais sa langue est le français, qui remplace le latin comme langue internationale des intellectuels. À la cour de Vienne ou de Saint-Pétersbourg, les Français sont à l'honneur, et leurs livres à la mode. Cette hégémonie tient au poids particulier de la France en Europe depuis Louis XIV, mais aussi au modèle de modernisme qu'elle incarne aux yeux des étrangers à travers ses écrivains et ses savants. [...]
[...] Le XVIIIe siècle : celui des philosophes des Lumières . - Le XVIIIe siècle, c'est le siècle des Lumières, idées philosophiques que la littérature va se charger de défendre et qui vont faire ballotter l'aristocratie. Le mouvement est européen - on parle d'illuminismo en Italie, d'ilustración en Espagne, d'Aufklärung en Allemagne et d'enlightenment en Angleterre pour évoquer métaphoriquement le passage de la nuit au jour, de l'obscurantisme à la connaissance rationnelle. En 1784, le philosophe allemand Kant (1724-1804) définit ainsi les Lumières : Les Lumières se définissent comme la sortie de l'homme hors de l'état de minorité, où il se maintient par sa propre faute. [...]
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