La discipline philosophique, qui se préoccupe généralement de questions métaphysiques, auxquelles la science ne peut répondre, semble tout particulièrement s'intéresser à la question de la mort, à tel point que Platon tentera cette définition : « philosopher, c'est apprendre à mourir ». Si l'on définit la philosophie comme une perpétuelle recherche de vérité, à travers une tentative d'atteindre la sagesse, comment définir ce qu'est « apprendre à mourir » ? Tout d'abord, on ne peut nier que la mort est un processus naturel inévitable dont on est l'objet passif, et que comme le dit si bien Chamfort dans son célèbre trait d'esprit, « A quoi bon apprendre à mourir ?
[...] Ainsi il exister ait un seul moyen de conjurer notre finitude, à savoir se constituer une essence que l'on aura nous-mêmes définie par nos actes, dont la confirmation se trouve dans le regard de l'autre. Cette vision sartrienne de l'existence n'est pas moins qu'une incitation à agir pour-soi avant de devenir un en-soi passif, c'est-à-dire une mémoire posthume dans l'esprit des autres. En ce sens, Sartre nous incite également à profiter de la vie une vie matérielle pour en faire une existence. Considérons maintenant l'exercice philosophique dans sa généralité, abstraction faite des études philosophiques ayant pour sujet la mort. [...]
[...] Tout d'abord, qu'entend la philosophie par savoir mourir ? Si l'on estime encore aujourd'hui que l'Homme est la seule créature dotée d'une conscience, il est par conséquent la seule clairement consciente de sa finitude, et c'est la raison pour laquelle on dit que l'Homme acquiert un état d'existence, tandis qu'une créature dénuée de conscience dispose uniquement d'une vie, au sens biologique du terme. En ce sens, savoir mourir signifie ici accepter la mort donc accepter sa finitude en combattant son angoisse de la mort. [...]
[...] Il convient sans doute, pour répondre à cette question, de rappeler la différence entre vie animale et existence humaine. En effet, la place occupée par la conscience de soi semble avoir été éludée jusqu'ici. L'angoisse humaine face à la mort n'est pas seulement inhérente à la peur de quitter ses biens et ses plaisirs, mais également, et surtout, à l'angoisse à l'idée de ne plus exister. L'Homme, en particulier sans l'appui de Dieu, voit son existence contingente : il n'avait pas plus de raison de naître que de vivre, et ses actes, dont il est seul maître, ne lui semblent avoir aucun fil conducteur nécessaire. [...]
[...] Mais si l'on considère que philosopher, c'est quitter momentanément la vie pour la contempler comme si l'on ne lui appartenait pas, on peut considérer que philosopher, c'est envisager d'autres éventualités que celles que la vie nous offre, et déjà se familiariser avec la mort. Ainsi, nous pouvons établir que la philosophie n'est en rien une forme de divertissement pascalien, puisqu'au contraire au lieu de nous détourner de l'objet de nos angoisses elle nous permet de les approcher et de les apprivoiser. [...]
[...] Philosopher, est-ce apprendre à mourir ? La discipline philosophique, qui se préoccupe généralement de questions métaphysiques, auxquelles la science ne peut répondre, semble tout particulièrement s'intéresser à la question de la mort, à tel point que Platon tentera cette définition : philosopher, c'est apprendre à mourir Si l'on définit la philosophie comme une perpétuelle recherche de vérité, à travers une tentative d'atteindre la sagesse, comment définir ce qu'est apprendre à mourir ? Tout d'abord, on ne peut nier que la mort est un processus naturel inévitable dont on est l'objet passif, et que comme le dit si bien Chamfort dans son célèbre trait d'esprit, A quoi bon apprendre à mourir ? [...]
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